Maker Faire Paris 2017: la force tranquille de la bidouille
Publié le 12 juin 2017 par Nicolas Barrial
Nouvel organisateur, Leroy Merlin, et nouveau lieu, la Cité des sciences, pour la Maker Faire Paris 2017. La foire aux makers et ses 800 exposants, privée de l’attractivité de la Foire de Paris, n’a pas battu son record d’affluence.
« Tu es où, toi ? » interroge un maker. « Sous l’aile droite de Solar Impulse » répond l’autre. L’avion solaire exposé au plafond de la Cité des sciences et de l’industrie a servi de boussole aux participants de la Maker Faire Paris 2017. Leroy Merlin, partenaire de la Maker Faire Paris depuis 2014, passé organisateur cette année après avoir coproduit la première Maker Faire lilloise en octobre dernier, avait en effet choisi d’exposer 800 makers sur les trois étages de la Cité des sciences du parc de la Villette.
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Un pari sur la fréquentation
Des makers sur lesquels a reposé le succès de la Maker Faire Paris 2017. L’autre gros événement partenaire du week-end, Futur en Seine, à la Grande Halle de la Villette, était un peu loin pour peser sur la fréquentation. Et si les chiffres n’ont pas été communiqués (malgré nos demandes répétées), tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont inférieurs à 2016, quand la Maker Faire, accolée à la Foire de Paris, affichait 65000 visiteurs. Mais cette fois, le public n’est pas venu là par hasard. Et de prouver que la bidouille maker pouvait remplir le vaste espace, avec sa centaine d’ateliers, comme l’initiation à la découpe avec Techshop, qui n’ont jamais désempli, faisant la part belle à la transmission. Une valeur bien maker, renforcée par le choix des organisateurs d’ouvrir, vendredi, par une journée consacrée aux groupes scolaires.
Aux petits soins avec la jeunesse Maker dans les ateliers de la #makerfaireparis2017
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Si des fablabs ou hackerspaces de la grande couronne étaient présents (l’Electrolab, le Lorem, les Ateliers Draft qui partageaient leur stand avec Makery, les Fabriqueurs de Malakoff) ou encore venus de région (le Technistub de Mulhouse), au-delà de collectifs art et recherche, comme le trio de nouveaux luthiers Toystroy ou l’association dédiée à la robotique Caliban, le corps de l’exposition était plutôt orienté projets et leurs porteurs. Avec les habituelles stars, comme le robot humanoïde imprimé en 3D InMoov de Gaël Langevin ou le youtubeur Experimentboy. La Coréenne Eunny présentait ses « simple animals » en 3D qui la suivent dans toutes les Maker Faire du monde. L’occasion de comparer : « Le lieu est magique et c’est moins la fournaise qu’à San Francisco », affirmait-elle en montrant le coup de soleil sur sa nuque.
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Esprit maker, es-tu là?
Les habitués des Maker Faire tel Christophe Divoire du Lorem, s’ils reconnaissaient l’esprit DiY, se disaient un peu déçus que l’animation drones, spécialité de son fablab, n’ait, avec ses drones commerciaux, rien de maker pour le coup. Se consolant volontiers avec le circuit de karts DiY dont le lab avait la charge au rez-de-chaussée. La répartition par zones (fabrication, éducation, artisanat, etc.) a permis une meilleure lisibilité. Et les plus éloignés de l’épicentre du premier étage ont dû faire usage de subterfuges, comme le Technistub de Mulhouse et sa sirène bricolée, pour annoncer ses combats de robots.
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Culture de l’entrepreneuriat
Certains exposants se sont étonnés d’être démarchés à répétition par des incubateurs. « On achète ton concept. » « On t’accélère. » Sollicitations auxquelles Gaëtan de l’association Span To, qui présentait JeanCloud, un petit nuage connecté à un livre pour enfant, répondait avec humour : « Oula, mais je suis allergique à la vitesse, moi. » Pas de clash culturel pour autant, l’événement, qui avait également pour partenaire le site de financement Ulule, était teinté d’entrepreneuriat.
Certains s’appuient même sur la fabrication numérique pour passer directement au statut d’entrepreneur, à l’image de Pierre Carvalho qui a créé la marque de sport Piyard en quelques semaines avec les brodeuses numériques du Techshop. Toutefois, la Maker Faire Paris 2017 a fait le choix de sortir des prérogatives purement maker, en se rapprochant parfois du crafting, de la décoration et même du cosplay.
Enfin, la Maker Faire a aussi proposé des conférences. L’occasion pour Anne-Cécile Worms, notre directrice de publication, de présenter le MOOC Makery avec l’Institut Mines-Télécom pour s’initier à la fabrication numérique.