Fashion Tech: sous les froufrous, les LEDs
Publié le 28 septembre 2015 par Carine Claude
Au défilé de clôture du Fashion Tech Showroom à Paris le 26 septembre, la robe lumineuse Ocean Dress a fait sensation. Un proto hi-tech éthique et chic.
Difficile pour la robe proto lumineuse Ocean Dress de passer inaperçue lors du défilé de clôture du Fashion Tech Showroom, le salon de la mode éthique et tech organisé au lab parisien la Paillasse le 26 septembre. Dans un bruissement de sacs plastiques de récup’, son jupon s’anime de variations lumineuses multicolores impulsées par un réseau de diodes patiemment fixées par ses trois créatrices.
« La robe est, pour ainsi dire, née ici », explique Alice Giordani, fan d’électronique textile et co-conceptrice de cette pièce unique. Avec la modéliste Fang Yang et la styliste Valérie Marsaudon, elles se sont rencontrées il y a un peu plus d’un an pendant les rendez-vous du Textilab, ces ateliers de bidouille hackeuse et couturière organisés les jeudis soirs dans les locaux de Hall Couture, au sous-sol de La Paillasse.
«L’Ocean Dress est un projet assez spontané et pluridisciplinaire qui s’empare bien des questions environnementales et technologiques.»
Alice Gras, fondatrice de Hall Couture, à l’initiative du Fashion Tech Showroom
Energie solaire et matériaux de récup’
Constitué d’une veste et d’une robe en toile de patronage neutre, l’ensemble est animé par un jupon froufroutant fait de lanières de sachets en plastique usagés, tissées sur un filet de pêche. D’où le nom Ocean Dress, ses créatrices ayant choisi de décliner la « thématique de préservation des océans en récupérant les déchets et une mode plus éthique ».
Sous le filet, 42 LEDs programmables sont contrôlées par une carte Lilypad Arduino USB. Et pour piloter l’effet lumineux du jupon, un panneau solaire flexible fixé au dos de la veste fournit l’énergie de charge nécessaire. « Selon la batterie en lithium polymère que l’on utilise, la robe tient 8-12 h », précise Alice Giordani.
L’astuce : le haut est pensé pour être totalement amovible, transformant la tenue en robe de soirée qui ne manquera pas d’attirer l’attention dans la pénombre. Pour l’heure, la pièce a pour vocation de rester unique. Mais Alice Giordani n’exclut pas de produire la veste en petite série. « On peut très bien s’en servir pour recharger un smartphone, par exemple. »
En attendant, l’Ocean Dress voyage en Chine. Dès le lendemain du défilé, Alice Gras et Claire Eliot, vice-présidente de la toute nouvelle Fédération Fashion Tech, l’accompagnent à la Design Week de Pékin pour témoigner du savoir-faire à la française en matière de mode hi-tech. « Notre but est aussi de promouvoir ces créations à l’international, ajoute Claire Eliot, et de montrer en un seul vêtement toutes les valeurs auxquelles nous sommes attachées, l’éthique, l’esprit collaboratif, la technologie créative, l’environnement. »
Le site d’Ocean Dress
Toute l’électronique et la programmation de la robe sur le GitHub d’Alice Giordani