Urbolienne, une nouvelle éolienne open source en ville
Publié le 19 janvier 2015 par Carine Claude
L’Urbolienne, première micro-éolienne urbaine open source, pourrait bientôt changer la donne en matière d’énergies renouvelables domestiques.
Après les champs d’éoliennes offshore et les hélices sur les crêtes, place aux toitures des immeubles ! L’éolien urbain pourrait enfin gagner des points dans la course aux énergies renouvelables domestiques. L’Urbolienne, prototype de micro-éolienne développé par le bureau d’études français Aeroseed, génère de l’énergie sur des sites où le vent est irrégulier et change souvent de direction, ce qui est le cas en ville. Une innovation qui change la donne. A la différence du solaire qui colonise les maisons particulières depuis longtemps, l’éolien domestique est souvent boudé en raison de son coût élevé, de son manque de rentabilité et de l’irrégularité de sa production d’énergie lors de vents aléatoires, systématiques en zone urbaine.
« Notre motivation est d’apporter de l’énergie au plus proche des lieux de consommation », dit Théophile Bresson, ingénieur d’Aeroseed, un petit bureau d’étude industriel implanté près de Metz en Lorraine. Il imaginé cet aérogénérateur vertical dont le mécanisme oriente automatiquement les pales lors de leur rotation autour d’un mât. Du coup, l’effort du vent sur la voilure étant toujours productif, son rendement est aussi bon que celui d’une éolienne classique fonctionnant avec un vent régulier dans un espace dégagé. Le tout au format miniature avec son 1,5m d’envergure, la puissance délivrée atteignant 500W pour une vitesse de vent de 10m/s (soit une bonne brise de force 5 sur l’échelle de Beaufort), « de quoi alimenter un système autonome d’éclairage urbain ».
Le projet a séduit: l’Urbolienne a récolté 8 216 € sur Ulule en juin 2014 (sur 6 000 € demandés). Et la première phase de prototypage de la partie aérodynamique entamée il y a plus de trois ans a ainsi été finalisée. Petit plus : les dons ont également servi au développement de Windview, une appli «éolienne» lancée le 2 janvier 2015 à 5,99€ sur IOS, « condensé du savoir-faire qu’on vendait assez cher auparavant » qui permet d’évaluer les gisements éoliens et sera à terme reliée à l’Urbolienne.
Le coup de main des communautés de libristes
« Nous avons pu terminer le prototype grâce à la campagne de financement participatif, mais surtout grâce aux contributions des communautés de libristes sur Nancy et Epinal qui nous ont aidés pour le design de l’électronique et des automatismes », explique Théophile Bresson. C’est bien là l’autre atout du prototype développé sous licence libre : « Tout le monde aura le droit de fabriquer son éolienne, d’en vendre, d’en installer, d’en intégrer dans d’autres systèmes. Nous ne voulons pas qu’il y ait un monopole sur cette technologie ni des brevets qui empêchent sa diffusion. » Tandis que les dessins et modèles 3D sont disponibles sous licences TAPR Open Hardware, un site Internet avec les plans de la partie mécanique et notice de montage a été créé pour que les contributeurs échangent leurs trucs et astuces.
Un industriel de la région s’est montré intéressé par le projet. Pendant 6 mois, le prototype sera installé sur le site d’un partenaire où les données collectées seront analysées pour validation définitive avant la phase de production et de commercialisation. « Nous avons à cœur d’industrialiser cette éolienne qui pourrait bien changer notre rapport à l’énergie, » dit l’ingénieur.
Question d’actualité puisque le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte à l’examen du Parlement le 13 janvier mise entre autres sur le développement des sources renouvelables pour réduire la facture stratosphérique de la consommation d’énergie en France, s’élevant à 70 milliards d’euros.
Vidéo de présentation de l’Urbolienne :
Les résultats de la campagne Urbolienne sur Ulule
Le Github avec les plans de la partie aérodynamique