Du 1er au 5 février, à Kochi, en Inde, la Biennale Kochi-Muziris présente ‘la Soil Assembly: Ecologies, Circularities and Living Pedagogies” en partenariat avec le Srishti Manipal Institute of Art, Design and Technology, Bangalore. Makery est partenaire de l’événement, comme du Festival of Ideas au Srishti Manipal Institute qui se tient en amont le 28 janvier.
Ce rassemblement international d’artistes, de designers, de curateurs, d’architectes, d’éducateurs, d’activistes, d’agriculteurs et de hackers a pour but de soutenir la liberté d’échange et le partage des connaissances. Il s’agit d’une diffusion active d’une approche humaniste/holistique au cœur des pratiques agricoles, des corrélations entre ces pratiques et ce que l’on définit en écologie comme « more-than-human », plus qu’humain (1), ainsi que de l’affirmation de la liberté de mouvement des plantes, des animaux, des humains, des algues, des champignons et des graines.
Avec cette assemblée, nous entendons souscrire aux convictions essentielles que notre vie sur cette planète est symbiotiquement liée à ses ressources alimentaires et à sa biodiversité, depuis la cime des arbres jusqu’aux nappes phréatiques les plus profondes ou aux eaux de surface des océans suffisamment exposées à la lumière du soleil.
La première hypothèse de l' »Assemblée des sols » est que la plupart des interactions humaines dépendent de l’épaisseur de 20 cm d’humus en surface et qu’il est donc impératif de rétablir l’équilibre entre les intérêts humains et plus qu’humains afin que nous, les humains, ne devenions pas des étrangers à l’holobionte planétaire.
L’assemblée sera une voix pour mettre en lumière la pensée en pratique et suivre les développements à travers les zones locales/critiques, la prise de conscience des futurs multi-espèces, le transport écologique et équitable de la nourriture et des aliments pour animaux, ainsi que les luttes sociales pour l’agroécologie et la justice climatique.
L’assemblée vise à établir un lien avec un public plus large pour mettre en lumière les interventions de divers collectifs créatifs et d’artistes individuels du monde entier dans ce domaine. Elle veut également montrer qu’il est important aujourd’hui d’enseigner et de transmettre ces connaissances dans les écoles d’art et de design, afin que les nouvelles générations de praticiens puissent également contribuer à la régénération collective des paysages dégradés de l’Anthropocène. Toutes ces interventions visent à réintégrer et à reconquérir cette coexistence symbiotique que nous partageons avec diverses espèces et qui est le fondement de toute vie.
(1) Ce concept de « More-Than-Human » en philosophie environnementale apparaît sous la plume de David Abram en 1996 pour contrer le dualisme nature-culture et l’exceptionnalisme hégémonique de l’humain et ouvrir au spectre des interrelations entre le monde des êtres vivants et non-vivants et celui des sociétés humaines.
(2) La définition stricte d’un holobionte est l’entité qui rassemble un organisme hôte (végétal ou animal) et ses interactions avec tous les micro-organismes qui lui sont associés. Nous, les humains, vivons en symbiose avec notre microbiome intestinal. Pourrions-nous alors transposer les exemples de symbioses endogènes à l’échelle des écosystèmes, des biomes et de l’ensemble de la biosphère en tant qu’holobiontes? La recherche sur les holobiontes doit viser à obtenir une compréhension avancée, à la fois en termes mécanistes et holistiques, en étendant le concept d’holobionte à travers les échelles spatio-temporelles de l’organisation écologique.
Plus d’information sur le site de la Soil Assembly.
La Biennale Kochi-Muziris et le Srishti Manipal Institute of Art, Design and Technology.
Cet événement est soutenu par ART2M/Makery, ProHelvetia, l’Institut Français et le programme de coopération Rewilding Cultures, co-financé par l’Union Européenne.