Makery

Après la Thaïlande, Dinacon installe ses projets techno-nature au Panama

Des fourmis coupe-feuille traversent les pierres à Gamboa au Panama. © Cherise Fong

Après trois bonnes semaines d’activité tous azimuts, le summer camp Dinacon se poursuit en dernière ligne droite jusqu’au 31 août. Makery est arrivé à Gamboa le troisième samedi d’exposition des projets en cours.

Gamboa, envoyée spéciale (texte et images)

Suite à son édition inaugurale en Thaïlande, la deuxième édition du summer camp « Digital Naturalism » (aka. Dinacon), situé cette année au village post-colonial de Gamboa sur le canal de Panama, attire une centaine de participants dont les séjours se recoupent sur les quatre semaines d’août. C’est l’occasion pour ces artistes et chercheurs, la plupart venus des Etats-Unis et de l’Europe occidentale, d’interagir avec la flore et la faune qui les entoure à la porte de la jungle centre-américaine : randonnées nature le long de la fameuse Pipeline Road débordante de vie aviaire et animale, kayak sur la rivière Chagres à deux pas du canal de Panama, promenades dans le village et à travers la forêt.

Le Dinalab, maison coloniale traditionnelle de Gamboa rachetée et convertie en laboratoire makerspace par Andy Quitmeyer, fondateur de Dinacon.

Chaque samedi soir, les « Dinasaures » sont libres d’exposer au Dinalab ce qu’ils veulent montrer aux autres participants, aux voisins du quartier et du Smithsonian Tropical Research Institute de Gamboa, aux chercheurs et curieux venus de la ville de Panama. Retour en images.

« Jardin de rouille » de Rob Faludi. Petit projet de jardinage à partir des objets de fer récupérés le long du chemin de fer dont la rouille a été accélérée au cours de deux semaines.
Dehors à côté des bottes de service, Albert fait une empreinte solaire à partir d’une branche trouvée sur place. Après, il convertira l’empreinte 2D en un modèle 3D qu’il peindra.
Rabia fabrique un transmetteur radio pirate DIY à partir de matériaux de récup pour diffuser un programme sur la radio AM locale de Gamboa. En guise de bobine, la boîte de médicaments de sa grand-mère, dont les parents sont venus de la Trinité pour travailler sur la construction du canal de Panama au début du 20ème siècle.
« Emotiscent » de Ramy. L’artiste a invité les visiteurs à écrire leurs réactions émotionnelles à des odeurs venant d’objets trouvés sur place. Son projet en cours cherche à explorer la qualité de vie des personnes qui ont perdu le sens de l’odorat, par exemple en portant un masque pour se protéger de la pollution de l’air suite aux incendies.
Joetta présente sa cuisine de nourriture pour humains, directement inspirée des mets favoris de quelques animaux du coin (colibri et fourmilier).
Les modèles 3D de feuilles de Gamboa de Tomas. L’artiste a scanné des feuilles et plantes du village pour créer autour de leurs avatars des paysages surréalistes.
Les bioplastiques teintes de Tiare. Elle a fabriqué des matériaux souples 100% biodégradables en y ajoutant de la couleur. Cette semaine, elle animera un workshop pour les fabriquer soi-même.
Tully montre un robo-papillon qu’il a fabriqué avec de vraies ailes de papillon.
« Le foyer de fornication de lucioles » d’Elliott. Projet ludique pour reproduire les motifs lumineux des lucioles mâles et femelles afin d’attirer dans un espace d’accouplement sans prédateurs ces insectes menacés et vulnérables dans l’environnement.
Andy Quitmeyer porte ses lunettes lumineuses à la fibre de noix de coco, fabriquées lors du premier Dinacon en Thaïlande, pendant la soirée d’exposition au Dinalab à Gamboa.

Lire aussi notre compte-rendu complet de Dinacon2

Interview avec Andy Quitmeyer sur le « Digital Naturalism »