Makery

Mona Jamois: « un bon ‘terrain de jeu’ c’est la base d’un summercamp ! »

Mona Jamois © PING

Du summerlab à Nantes au PIF.Camp de la vallée de Soča en Slovénie, partage d’expériences et de bonnes pratiques autour des hackercamps estivaux avec Mona Jamois, membre de l’équipe de PiNG.

Mona Jamois participera au PIF.Camp du réseau Feral Labs en Slovénie cette année. Makery lui a demandé de raconter comment elle voit les recettes d’un bon summerlab.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, ainsi que PiNG, l’association nantaise pour laquelle vous travaillez depuis un petit moment maintenant ?

Je suis Mona Jamois et effectivement je travaille pour PiNG depuis 2011 donc 8 ans déjà ! Je suis chargée de communication de l’association, j’ai donc la lourde tâche de faire connaître les activités de la structure à nos différents publics. C’est un défi enthousiasmant mais complexe car nous menons beaucoup d’activités différentes de front : aucune année ne ressemble à la précédente ni à la suivante !

Présentation de Ping par son président au Summerlab 2018 de Saint-Nazaire © PING

J’aime bien présenter PiNG comme un hub : c’est un carrefour où se rencontrent les acteurs de l’éducation populaire, de l’enseignement, de la culture scientifique et technique, de la médiation numérique, les communautés culturelles et créatives, les citoyens. Ils et elles viennent trouver des ressources autour de la culture numérique, comprendre le fonctionnement des objets technologiques (low-tech ou high-tech), observer de quelle manière ils s’immiscent dans notre quotidien et comment ils transforment nos manières de vivre, de créer, d’échanger.

Concrètement cela peut prendre la forme d’une projection-débat autour d’un documentaire sur la culture libre, d’un atelier citoyen de réparation, d’une rencontre de médiateurs sur les enjeux de la pédagogie dans un espace numérique ou un tiers-lieu, d’une session de live-coding, etc. Nous animons également un fablab de plus de 300m2 sur l’île de Nantes, Plateforme C.

Plateforme C (en hiver) © Makery

Entre 2012 et 2018, PiNG a organisé 5 summerlabs à Nantes et dans la région, peux-tu nous expliquer le principe de ces rencontres axées sur l’apprentissage entre pairs et le croisement des disciplines ?

On dit souvent que tant qu’on a pas vécu un summerlab, on ne comprend pas tout à fait ce que c’est. Malgré tout le principe est assez simple : rassembler des personnes autour d’un thème commun à explorer pendant une semaine. Il n’y pas d’obligation de production, c’est juste un cadre propice à la créativité et à l’expérimentation. L’idée, c’est d’interroger notre environnement technologique et d’essayer de le reconnecter à notre environnement naturel, à des savoir-faire plus artisanaux, et de se le réapproprier dans une dynamique de faire-ensemble.

La première édition du summerlab a été imaginée par Pedro Soler en août 2008 au sein de LABoral, le Centre d’Art et de Création Industrielle de Gijon. En 2011, une partie de l’équipe de PiNG a fait le voyage jusqu’en Espagne pour vivre l’expérience de cette rencontre atypique. Inspirés par le format, nous avons lancé l’édition nantaise l’année suivante.

Assemblée matinale collective au summerlab 2018 à Saint_Nazaire © PING
Discussion collective au Summerlab 2018 © PING

Une journée type au summerlab commence par l’assemblée matinale collective, seul moment obligatoire du planning. Nous y partageons des informations sur la journée et ensuite les participants qui souhaitent proposer une activité prennent la parole pour l’expliquer au groupe. Ensuite, tout le monde se répartit dans les différents ateliers et la journée peut commencer !

Quelqu’un qui arriverait en plein milieu pourrait voir un groupe discuter des questions soulevées par la mise en place d’un biolab, un autre fabriquer un four solaire, un autre encore tester des enregistreurs sonores sous l’eau, et puis quelques personnes en train d’arpenter le dernier ouvrage de Bruno Latour, d’autres enfin en train d’éplucher des légumes pour le repas du midi.

À la nuit tombée, tout le monde laisse (plus ou moins difficilement !) ses projets de côté pour assister à des performances artistiques, danser sur des concerts en 8-bit, écouter une conférence, visionner un film expérimental.

Le dernier jour, nous prévoyons toujours un temps de restitution collective. Ce moment ouvert au public, permet aux participants de présenter leurs projets, créations, réflexions au reste du groupe.

Atelier avec la Labomedia © PING
Déambulation à la recherche de plantes sauvages comestibles en ville (Summerlab 2018) © PING

En lien avec l’équipe de Makery que vous connaissez bien à PiNG, vous participerez cette année au PIF.camp en Slovénie. Quelle serait selon vous la recette d’un summercamp réussi ?

Être dans un cadre agréable où chacun peut trouver un espace pour expérimenter ou méditer, que ce soit entouré de plantes, ou au milieu des fers à souder ou dans un hamac : un bon « terrain de jeu » c’est la base d’un summercamp ! C’est l’été, les participants sont là avant tout pour partager de bons moments. Ensuite, définitivement les meilleurs souvenirs des summerlabiens (ou en tous cas pour l’équipe de PiNG !) sont liés aux temps collectifs, autour des repas ou sur la piste de danse. Et, enfin, l’implication des participants bien sûr !

Le groupe du PIF Camp 2018 © Katja Goljat

La recette utilisée par le PIF.camp semble être assez similaire au summerlab mais avec deux différences notables : il se déroule en pleine nature et la participation est obligatoire sur les 6 jours (contre 2 minimum pour le summerlab). J’ai vraiment hâte d’observer de l’intérieur comment ces deux éléments influent sur l’avancement des projets collectifs et sur l’émulsion au sein d’un groupe !

En savoir plus sur le PIF.Camp et le Summerlab de Nantes.