CiamLabs, la piste au cirque augmenté
Publié le 10 avril 2018 par Nicolas Barrial
C’est sous chapiteau que le Centre international des arts en mouvement organisait du 23 au 27 mars à Aix-en-Provence un laboratoire d’exploration des réalités mixtes pour le spectateur de cirque. Makery y était.
Aix-en-Provence, envoyé spécial
Son grand chapiteau qui domine 5 hectares à Aix-en-Provence l’indique, le Centre international des arts en mouvement (Ciam), fondé en 2012, est clairement dédié aux arts du cirque. Entre école et résidence d’artiste, il s’est donné pour mission de « faire découvrir la diversité des arts du cirque d’aujourd’hui à un large public dans une perspective pluridisciplinaire et innovante ».
L’innovation, c’est justement la mission de CiamLabs, un laboratoire annuel d’idées et de prototypage en mode hackathon, qui réunit pendant quatre jours étudiants et professionnels d’horizons divers pour réfléchir aujourd’hui au cirque de demain. Avec cette année, du 23 au 27 mars, pour thématique (après l’architecture en 2015 et les objets connectés en 2016) le cirque augmenté.
#CIAM #Aix-en-Provence Grand trapèze volant ??
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Objectif ? Enrichir l’expérience du spectateur « avant ou après » le spectacle via la réalité augmentée, la réalité virtuelle et autres réalités mixtes. La particularité de ce hackathon atypique, c’est qu’aucun circassien ne figure parmi les quatre équipes de cinq participants formées pour plancher sur le sujet, mais des étudiants et designers d’expériences (UX), des spécialistes des médias, des développeurs, des scénaristes de jeux vidéo, de cinéma ou encore des managers de l’innovation.
Acrobatie immersive
Chaque équipe, « formée volontairement contre les affinités qui avaient pu naître lors de la première journée pour que professionnels et étudiants soient répartis de manière équilibrée », explique Chloé Béron, la directrice du Ciam, a pris la mesure du challenge en adoptant un nom de circonstance : Les barjots de la bidouille, Seconde émotion ou encore Les accordés.
Mais avant d’entamer le challenge (qui finira comme tout hackathon devant un jury de prestige, dont Deborah Papiernik, vice-présidente chez Ubisoft, Cécile Provôt, directrice des jeunes talents pour la plateforme partenaire CircusNext, ou Arthur Schmitt, creative designer à thecamp, partenaire et voisin), toute l’assemblée assiste à un tour de piste de « conférences d’inspiration » dans le magnifique décor du théâtre de l’Archevêché d’Aix-en-Provence.
Makery y était convié pour évoquer la présence en matière de réalité virtuelle et faire un petit rappel historique des technologies VR. Avant de laisser la place à des interventions sur l’expérience immersive The Ordinary Circus Girl de Corinne Linder, acrobate finlandaise formée à l’école du cirque d’Helsinki, et la présentation d’Adrien Mondot, du duo d’artistes Adrien M et Claire B qui ont fait le tour du monde avec des spectacles et installations mêlant réalité augmentée et arts vivants (on vous en parlait ici et là).
Gaël Solignac, président de l’agence Cherry Moon, se charge de présenter les aspects promotionnels de la VR, sans en oublier la magie : « Aujourd’hui, vous êtes aux commandes de la locomotive des frères Lumière » affirme-t-il, référence au premier film de cinéma, L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat.
Dans la lumière des toiles rouges
Certains font rire le public avec quelques clichés sur le cirque, rapidement levés par Philippe Delcroix, cofondateur du Ciam, directeur technique du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence et cofondateur de l’Académie Fratellini. Il rappelle la différence entre le cirque traditionnel « qui faisait montre de ménageries pour attirer le public et empilait les numéros spectaculaires » et « le cirque contemporain, qui, lui, met les arts du cirque au service d’une histoire ».
A la clôture des conférences, les hackathoniens du cirque augmenté regagnent le Ciam pour plancher sur la formalisation de leurs idées sous une salle-chapiteau qui leur est réservée, un espace baignant dans la lumière des toiles rouges. Mais pas question de rêver à la piste aux étoiles, Chloé Béron et sa fine équipe ont concocté pour le lendemain midi, 25 mars, une séance de pitchs en live sur Facebook soumis aux votes des internautes.
#PrixDuPublic
Votez pour votre équipe favorite !#CIAMLabs #CirqueAugmenté
➡️ https://t.co/wocAjRvf2K pic.twitter.com/jnKxTUb0dF— CIAMLabs (@CIAMLabs) March 25, 2018
L’après-midi de cette deuxième journée est consacrée à la visite de thecamp (le campus de l’innovation aixois dont nous vous racontions l’inauguration).
Toute la magie du cirque dans le ticket
La fin de visite de thecamp siffle l’heure pour Makery de rentrer à Paris. Les participants de CiamLabs#3 ont encore une journée de labeur et une autre pour présenter le fruit de leur travail devant le jury. Un ensemble de projets ambitieux et soignés dans les détails, jusqu’à la direction artistique, avec des maquettes d’applications AR, un parcours ludifié, des scénographies… Les designers UX ont été largement mis à contribution.
A commencer par Lucarne, qui a remporté le prix CircusNext. Imaginés pour trois lieux d’Aix-en-Provence (la fac, le cours Mirabeau et la bibliothèque Méjanes), ces trois dispositifs de découverte du cirque sont pensés pour « perturber » le quotidien de nouveaux publics, comme avec ce ciel de LEDs qui capture les températures corporelles des passants profitant des sièges et hamacs.
Apparatus, qui a remporté le prix du jury, propose aux visiteurs un ticket souvenir, porte d’entrée dans une réalité augmentée basée sur la motion capture.
#CIAMLabs
Le projet Apparatus.
Permet d'emporter un ticket souvenir, intégrant l'émotion du spectateur, après un spectacle. #trèsBeau pic.twitter.com/QvmbT8mrCO— virginie galindo (@poulpita) March 27, 2018
Feelocirque, prix du public et prix Aix Marseille Frenchtech, est une application de recommandation pour choisir un spectacle, au travers du jeu notamment, animée par un M. Loyal virtuel, décalé, androgyne et maladroit. Enfin, Seconde émotion imagine une expérience poétique autour de « gardiens » du temple circassien, à collectionner et matérialiser en AR via son smartphone.
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