Un livre blanc pour plus de vert dans le numérique
Un air de déjà-vu… Lundi 19 mars, les deux secrétaires d’Etat Brune Poirson (à la Transition écologique) et Mounir Mahjoubi (au Numérique) se sont vus remettre le livre blanc Numérique et environnement issu d’une concertation entre différents poids lourds de l’écologie et du numérique parmi lesquels WWF, le Conseil national du numérique (Cnum) ou la Fondation Internet nouvelle génération (Fing). Objectifs ? Réduire l’empreinte environnementale du numérique, défendre l’économie collaborative et mettre davantage d’open data dans la transition écologique. Autant de propositions déjà défendues en 2016 par Ségolène Royal et Emmanuel Macron, alors chantres d’une Green Tech plus verte, ou cadrées par les mesures de la loi pour une République numérique.
A tour de rôle, les représentants des organisations signataires du livre blanc ont ainsi présenté l’une de leurs vingt-six propositions devant les ministres et le public rassemblés chez SenseSpace, l’espace de coworking de MakeSense à Paris. Pour Pascal Canfin, président de WWF France, la mise en place d’un écolabel pour les produits numériques s’impose : « Il faut que les consommateurs puissent faire un choix informé et sachent quel est le produit qui aura le moins d’impact écologique, celui qui aura la durée de vie la plus longue ou le taux de recyclabilité le plus élevé. »
« Je suis affolée par l’impact du numérique sur l’environnement, renchérit Brune Poirson. Un data center équivaut à la consommation d’une ville de 30.000 habitants. Tout numériser n’est pas la solution, même si on nous l’a vendue pendant longtemps. » Elle poursuit : « Nous ne pouvons plus vivre dans un monde où la planète et les consommateurs se font arnaquer en achetant un portable ou une machine à laver qui aura une durée de vie limitée programmée en avance. Nous voulons casser cette logique. »
Le ministère de la Transition écologique et solidaire devrait présenter prochainement sa feuille de route de l’économie circulaire, avec, au menu, un étiquetage sur la durée de vie des produits ou l’appui aux filières de la réparation et du réemploi. « Nous aimerions créer plus de nouveaux métiers ou recréer des métiers en voie de disparition comme celui de réparateur, ajoute la secrétaire d’Etat. Mais je ne veux pas trop m’avancer ou susciter trop d’espoirs, car nous sommes encore en négociation interministérielle. »
Pour l’heure donc, rien de concret concernant les propositions du livre blanc, mis à part quelques engagements consensuels sur les bonnes pratiques. « On va demander à France stratégie de nous faire une étude pour trouver des solutions et comprendre quels peuvent être nos leviers d’actions », confie Brune Poirson. Et écrire un second livre blanc ?
Lire le livre blanc «Numérique et environnement»