Au Bootcamp de l’EM Lyon pour s’initier à l’agriculture connectée
Publié le 27 février 2018 par Nicolas Barrial
Du 21 au 24 février, le Maker’s Lab de l’EM Lyon accueillait le Maker’s Bootcamp sur ses trois campus, Ecully, Saint-Etienne et Paris. Immersion sur le site parisien.
Dans la matinée du mercredi 21 février, un groupe étudiants de l’EM Lyon Business School se présente au Maker’s Lab, le fablab du campus parisien de l’école. Ils viennent pendant leurs vacances participer à la cinquième édition du Maker’s Bootcamp, quatre jours d’initiation sur le thème de l’agriculture urbaine qui passent par la fabrication d’un prototype plutôt sophistiqué. Témoins des éditions précédentes, un robot de téléprésence au design épuré repose au côté de ruches connectées, réalisées lors du premier Bootcamp, et dont tous les étudiants connaissent le miel estampillé EM Lyon.
Mais, cette fois, place aux légumes, ou du moins aux plantes aromatiques, avec la fabrication d’un potager connecté. Un potager dont un exemplaire trône déjà dans le lab. Il s’agit d’une colonne verticale colorée et équipée d’un système d’arrosage qui prévient lorsque le réservoir est à sec. Rassuré par le design, un des étudiants s’esclaffe : « Moi qui me voyais déjà en train de biner la terre ! » Toutefois le défi est de taille, à peine assimilées les bases de la programmation Arduino, de la modélisation 3D et de la programmation d’une page Web, les participants du Bootcamp ont pour mission de fabriquer deux exemplaires du potager.
Les étudiants parisiens ne seront pas seuls à la tâche. Les Maker’s Lab du campus d’Ecully, dans la métropole de Lyon, et de Saint-Etienne, dirigés respectivement par Lionel Radisson et Leo Marius, accueillent aussi le Maker’s Bootcamp. Avec Anna Aflalo, les fabmanagers ont travaillé sur les contenus pédagogiques. Au total, ce sont près de 40 étudiants qui participent à ce programme concocté par Samuel Javelle, directeur des Maker’s Lab de l’EM Lyon, et Mathieu Geiler, cofondateur de l’association Maker Tour et de 361°, une structure qui vise à démocratiser les nouvelles technologies maker.
Mais place à l’action ! Après un petit jeu pour briser la glace animé par Clément Schoofs, facilitateur parisien du Maker’s Bootcamp, c’est au tour d’Anna Aflalo, fabmanageuse du Maker’s Lab, d’entamer la première session de formation consacrée à la programmation Arduino. Fer à souder en main, les étudiants vont devoir reconnaître, assembler et alimenter les éléments du circuit. Objectif, démarrer la pompe en présence d’eau (grâce à un capteur) et déclencher une alerte LED en cas de réservoir vide.
Pour gagner du temps, les imprimantes 3D entament déjà l’impression des nombreuses découpes qui accueilleront les végétaux sur la colonne – un tube PVC. Mais c’est le lendemain, jeudi, que les étudiants vont s’initier à la modélisation 3D sur une pièce en forme d’étoile destinée à l’impression 3D. Posée au-dessus de la colonne, cette pièce va servir à l’écoulement de l’eau pompée dans le réservoir. « Tandis que les étudiants consultent des modèles en ligne, nous les invitons aussi à partager et documenter leurs créations afin de les sensibiliser à l’open source » souligne Clément. Ils s’en sortent bien, certains en profitent pour modéliser d’autres éléments, comme de petits cartels pour indiquer la nature des essences. « On utilisera plutôt la découpe laser pour les fabriquer », précise le formateur.
Vendredi, l’intensité des deux premières journées a laissé des traces et le groupe a perdu quelques élèves. Ceux qui restent comptent bien aller jusqu’au bout de l’aventure et entament l’initiation à la programmation de Nicolas Bruneau. Il s’agit de programmer la page Web qui recueillera les informations envoyées par le potager. Les étudiants sortiront un peu groggy de cette journée qui mêlait HTML, CSS et Javascript. Mais il va falloir se remobiliser car samedi, on monte les protos ! Au programme, découpe laser des pieds et de l’assise du tabouret – rétro-éclairée par des LEDs – et impression des dernières coupes et autres cache-circuits.
Le tabouret assemblé, la colonne montée, les étudiants placent le réservoir – des bidons alimentaires glanés par Anna – sous le tabouret et il ne reste plus qu’à brancher le circuit et prier. Les LEDs s’allument et l’eau s’écoule ! Du moins pour l’un des deux potagers. Les étudiants mènent l’enquête avec Anna et Nicolas pour trouver le bug et on refait une soudure. Place désormais à l’atelier nature, les étudiants répartissent les plantes et les graines dans les coupes étagées et font dégringoler des billes d’argile depuis le sommet de la colonne. Elles gonfleront avec l’eau et favoriseront le développement des plantes.
Défi réussi ! On installe les deux potagers à la porte du Maker’s Lab pour la photo finish. Pas de nouvelles des autres campus. « Ce serait bien qu’on soit en liaison vidéo avec eux la prochaine fois ! » remarque un étudiant, visiblement prêt à renouveler l’expérience.
Le site Internet du Maker’s Lab