Une envie de sortir le nez des écrans ou du capot de l’imprimante 3D? On vous aide avec cette sélection de livres récents pour remplir la hotte des makers en herbe, militants du DiY et autres apprentis biohackers…
Pour s’initier en douceur au DiY par «Star Wars»
Quiconque a mis les pieds dans un fablab a pu constater l’amour inconsidéré pour Star Wars qui règne dans la communauté maker. Pas une imprimante 3D qui n’ait craché sa tête de Yoda… Pour varier et pour une fois allier fan-club de la saga de George Lucas et talents de bricoleur, ce grand livre de recettes DiY propose une trentaine de créations plutôt design (quoique pas assez électroniques pour l’authentique maker…) : du coussin R2D2 (avec le motif à photocopier en fin d’ouvrage pour le dessiner correctement sur la housse de coussin en feutres textile) jusqu’aux suspensions TIE Fighter en boules de polystyrène, en passant par la piñata TB-TT (en carton et papier de soie), les guimauves décorées en soldats de l’Empire, une lampe murale Dark Vador (à base de balles de ping-pong, LEDs, et carton plume noir) ou des bougeoirs droïdes à réaliser en ciment. Idéal pour une initiation très douce au DiY (sur les 30 tutos, 5 seulement affichent un niveau de difficulté à 3 casques de pilotes de l’Alliance rebelle).
«Star Wars DIY, Plus de 30 créations en pas à pas», Mélanie Pérol (photos Claire Curt), Hachette, 20€, 144p.
Pour l’écolo intello
Sorti en 2015, le livre passionnant de l’anthropologue américaine Anna Tsing a connu un beau succès international et est déjà considéré comme un ouvrage de référence. C’est sans doute ce qui a motivé La Découverte à nous en proposer au plus vite une belle traduction, de surcroît préfacée par la philosophe Isabelle Stengers. Anna Tsing y suit le matsutake, le champignon des pins, connu pour pousser dans les ruines de forêts et notoirement pour avoir été la première espèce à repousser après Hiroshima. Anna Tsing nous emmène dans les forêts dévastées par l’absurde « scalabilité » de la sylviculture en Oregon et jusqu’aux étals des épiceries fines du Japon où il constitue un mets recherché mais dont l’exploitation des forêts japonaises a entraîné la raréfaction locale. Sous-titré « Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme » le livre d’Anna Tsing nous livre une enquête fascinante qui éclaire sur la complexité des équilibres écologiques des forêts et les partenariats arbres-champignons, sur la sagesse des anciens et la précarité des cueilleurs d’aujourd’hui. Et en profite pour nous livrer une réflexion politique sur la vie dans les ruines du capitalisme industriel et sur l’anthropocène, l’époque de l’impact irréversible de l’homme sur son environnement. A lire absolument.
«Le champignon de la fin du monde», Anna Lowenhaupt Tsing, La Découverte (coll. Les empêcheurs de penser en rond), 23,50€, 416p.
Pour vivre façon polar vingt ans de révolution musicale
Passé le titre et même le sous-titre (« du mp3 à Deezer, la musique libérée »), qui sont un raccourci un poil rapide de l’affaire, Boulevard du stream raconte vingt ans de révolution musicale numérique et l’émancipation des auditeurs (sinon celle des artistes…) de l’industrie. L’enquête du journaliste critique revient sur la façon dont le numérique, l’Internet, le mp3, le P2P et aujourd’hui le streaming, ont bouleversé l’industrie musicale depuis la fin du CD. Une industrie qui rêvait de continuer à engranger tranquillement des dividendes sur le dos du public et des artistes, qui n’a rien vu venir de la révolution numérique et qui, une fois confrontée à l’hydre du téléchargement illégal, n’a cessé de lutter tel un Don Quichotte contre des moulins à vent plutôt que de s’adapter à l’ère de l’écoute démultipliée par la magie du numérique. Sophian Fanen, journaliste critique (à Libération, puis aux Jours) propose le premier récit sur la partie française de cette histoire, un récit enlevé et truffé de rencontres avec les acteurs de cette histoire chaotique. Un cadeau intergénérationnel qui ravira aussi bien l’ado qui loue sa musique à Deezer ou Spotify et n’a aucune idée de ce qu’était la pénurie musicale de la fin du XXème siècle qu’à l’ancêtre grincheux qui regrette l’ère de l’album concept.
«Boulevard du stream», Sophian Fanen, Castor astral, 20€, 260p.
Pour le maker designer
Publié cet automne par les éditions de la Cité du design de Saint-Etienne, Objectiver est un ouvrage collectif qui s’adresse plutôt aux designers mais également à tous ceux qui s’intéressent aux transformations issues du développement des nouveaux moyens de conception et de production numériques. Issu des recherches du groupe éponyme menées ces cinq dernières années par les écoles d’art et de design de Valenciennes et Saint-Etienne et la plateforme de recherche Artem de l’Ensad Nancy, l’ouvrage dresse un panorama assez fouillé avec un foisonnement d’illustrations sur les évolutions du design en regard de la fabrication numérique. On y retrouve notamment des contributions des équipes de Random(lab), Nouvelle Fabrique et Arts codés, de Sophie Fetro, Camille Bosqué ou Jehanne Dautrey, avec des focus sur l’agence Objectile, le fablab Defko Ak Ñiëp de Dakar, le système d’édition OpenStructures ou le collectif Faubourg 132.
«Objectiver», ouvrage collectif dirigé par David-Olivier Lartigaud, éditions de la Cité du design-Esad Saint-Etienne, 23€, 288p.
Pour changer le monde
Si le livre de Rutger Bregman a fait un tel barnum à sa sortie, c’est que l’écrivain et historien de 29 ans traite de sujets qui ont le goût de l’époque : la fin du travail, le revenu universel, les biais de confirmation, le congé paternité ou les boulots à la con. Des concepts qui existent pourtant depuis longtemps, démontre l’auteur néerlandais. Bregman rappelle ainsi que Ford et Kellogg étaient des pionniers en la matière, mettant en place dès les années 1930, l’un la semaine à 40 heures quand l’autre limitait les jours de travail à 6h. On apprendra aussi que Nixon, tout républicain qu’il soit, a bien failli entrer dans l’histoire comme le premier chef d’Etat à mettre en place un revenu universel. Avant de faire marche arrière, sur la base d’une lecture des données douteuse (le revenu universel ferait augmenter le nombre de divorces, pensait-on alors). Une composante récurrente de ces expérimentations : malgré nombre d’entre elles, les données récoltées sont laissées en jachère ou mal utilisées. Résultat, alors qu’en 1964, Asimov prédisait qu’en 2014, la société serait embourbée dans l’ennui et dans le « loisir forcé », en réalité les ménages travaillent plus que jamais. Pire, les smartphones ont rendu la limite entre travail et loisir plus poreuse que jamais. Ce n’est pas l’ennui qui a gagné, mais le stress. Alors, un revenu universel et un meilleur partage du temps de travail, est-ce bien raisonnable ? Là n’est pas la question : « Si nous voulons changer le monde, nous devons être irréalistes, déraisonnables et impossibles », écrit Bregman. Amen.
«Utopies réalistes», Rutger Bregman, Seuil, 20€, 256p.
Pour se perdre dans un dédale de mémoires urbaines
Rien de vraiment DiY dans la somme d’Alan Moore Jérusalem (1.248 pages quand même…), récit fleuve, récit-monde. L’icône de la contre-culture anglaise (scénariste de BD pour V pour Vandetta, From Hell et des Watchmen) a pourtant réuni dans ce livre labyrinthe une invraisemblable galerie de portraits, personnages du présent, du passé et d’une interzone hybride surnaturelle, partant de l’entrelacs du quartier des Boroughs à Southampton, sa ville natale. Comme une architecture des mémoires vives. Eclopés et laissés-pour-compte, artistes déchus, alcooliques et autres moines en fin de parcours dessinent les strates d’une ville et l’histoire d’une humanité échevelée où les réalités mixtes virtuelles et réelles s’entremêlent façon puzzle et plan en quatre dimensions, dans un style frénétique et épique, truffé de références et de doubles sens à la façon d’un grimoire des temps modernes. Une somme d’imaginaire mutant, qu’on conseille pour s’évader des écrans et du flux de l’info en temps réel, pour plonger dans une bible fantastique (cf le titre…).
«Jérusalem», Alan Moore, (traduit de l’anglais par Claro), Inculte, 28,90€, 1.248 p.
Pour le zadiste qui sommeille en vous
Ça ressemble à quoi, la vie dans la ZAD ? Dans ce recueil de chroniques un brin romancées, le collectif Mauvaise troupe décrit le quotidien des zadistes, ces opposants à la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) qui ont rebaptisé « la zone d’aménagement différée » du projet en « zone à défendre » (ZAD). A la loupe militante, Saisons, nouvelles de la ZAD scrute cette histoire complexe cristallisant les tensions avec les gouvernements successifs depuis plusieurs décennies. Au fil des jours, le recueil égrène le quotidien des habitants, activistes et agriculteurs qui peuplent la ZAD, un lieu devenu symbole des grandes luttes populaires. On découvre une vie faite d’occupations, de tensions intersyndicales, de bonnes bouffes et de chantiers de construction « d’un territoire à inventer autant qu’à défendre ». En point d’orgue de ces chroniques, la mobilisation massive du 8 octobre 2016 suite aux menaces d’évacuation du gouvernement Valls. « Nous étions 40.000, bâton en main. (…) Nous sommes là, nous serons là. » Parole de zadistes.
«Saisons, nouvelles de la Zad», collectif Mauvaise Troupe, L’éclat, septembre 2017, 6€, 104p.
Pour les makers de l’innovation
Au fait, c’est quoi l’innovation ? Loin d’être naïve, cette question convoque des enjeux économiques complexes décortiqués par David Leblanc dans Smart World, un ouvrage plutôt didactique et bien ficelé pour comprendre les mécanismes de l’innovation à grand renfort d’exemples concrets et de témoignages. « J’ai tenté d’expliquer le cheminement pour trouver une idée et pour la transformer en un bien ou service innovant diffusable au sein d’une population », nous explique l’auteur. « J’ai également tenté de mettre en avant les nouveaux modes de pensée et les transformations qui s’opèrent dans tous les secteurs qui emploient », ajoute cet ingénieur aéronautique passionné de robotique qui avoue être confronté au quotidien à tous les poncifs du genre « les robots tuent les emplois ». « Je connais ces analyses qui disent qu’actuellement l’emploi est plus détruit que créé, que les nouveaux emplois nécessitent absolument des personnes très qualifiées. Après ces quatre années de recherche, je pense que cela est faux ! » Basé sur une série d’interviews – notamment de makers –, le livre revient sur leurs expériences conduites avec plus ou moins de réussite et les décortique de l’idée à l’industrialisation. On y retrouve les propos de Massimo Banzi, cofondateur d’Arduino, de Bertier Luyt, initiateur des Maker Faire en France et fondateur du Fabshop ou encore de Sherry Huss, vice-présidente de Maker Media. Bonus : l’auteur, qui a filmé l’ensemble de ses entretiens, les a compilés dans un documentaire disponible sur Youtube.
«Les makers: une autre vision de l’innovation», documentaire David Leblanc (octobre 2017):
«Smart World», David Leblanc, Edilivre, 30€ (1,99€ au format PDF ou Epub), 374p.
Pour une stratégie du post-capitalisme
Le sociologue américain Erik Olin Wright propose de penser le « post-capitalisme » à la lumière des utopies réelles. Puisqu’il s’agit « d’éroder le capitalisme en construisant des alternatives émancipatrices dans les espaces et les fissures des économies capitalistes », ce livre programmatique (publié en 2010 aux Etats-Unis, traduit cet été seulement en français) commence par établir un diagnostic cinglant de la nuisance du capitalisme avant de proposer des stratégies d’émancipation sociales qui passent par le revenu inconditionnel de base et la mise en place d’outils de démocratie directe ou participative (l’auteur en donne tout un tas d’exemples, comme les coopératives d’entreprises gérées par les travailleurs de Mondragon). « La combinaison d’un revenu universel de base (…) avec des technologies nouvelles » dont les fablabs « permettrait d’envisager qu’au fil du temps le secteur de l’économie organisé par le pouvoir social pourrait s’enraciner plus profondément ». Très argumenté, pédago et résumant les recherches du collectif international sur les utopies réelles qu’il dirige, ce livre fournira aux utopistes des fablabs et de la révolution maker des arguments charpentés face aux sceptiques de la transformation sociale. Le parfait manuel pour une science sociale émancipatrice.
«Utopies réelles», Erik Olin Wright, La Découverte, 28€, 613p.
Pour les explorateurs du futur
En 2312, des colonies humaines sont disséminées sur les planètes du système solaire, y compris les astéroïdes qui servent de transports rapides. Ce que permet le terraforming, des machines automatisées fabriquant des écosystèmes habitables appelés terrariums. Swan Er Hong, artiste de l’extrême native de Mercure, conçoit des terrariums et n’hésite pas à sortir du Terminateur, la ville qui se déplace autour de Mercure pour fuir le soleil. Alex, la grand-mère de Swan, une scientifique à l’origine de la colonie, vient de décéder inexplicablement. Swan découvre un message d’Alex qui lui demande de remettre un document sur la planète Io. Elle confie le message à Pauline, son implant d’intelligence artificielle et accompagne une enquêtrice et un collaborateur d’Alex dans le système saturnien… Si le roman de Kim Stanley Robinson, paru en 2012 et traduit chez Actes Sud en 2017 fait 500 pages, le récit est entrecoupé de carnets scientifiques qui expliquent par exemple la création d’un terrarium, comme s’il s’agissait d’une recette de cuisine. La culture du passé terrien est omniprésente, du Terminateur, réplique de Venise, aux sites planétaires qui empilent des noms d’écrivains. Avec la technologie, les artistes sont désormais des démiurges. Un roman à lire pour ses riches descriptions d’environnements extraterrestres où les humains sont à l’épiphanie de la technique. L’intrigue, complotiste, se perd parfois dans l’immensité de la voie lactée. 2312 a reçu le prix de science-fiction Nebula en 2012.
«2312», Kim Stanley Robinson, Actes Sud, 23,80€, 624p.
Pour tout savoir sur les communs
Les biens communs sont un paradoxe : bien qu’il s’agisse par nature de ce qui est en partage, on connaît mal ce mouvement qui libère les ressources dans des domaines aussi variés que la culture, l’environnement, la terre, la mer, l’agriculture, l’urbanisme, la santé, etc. Les auteurs du Dictionnaire des biens communs affirment avoir voulu sortir de la seule énumération des communs pour sensibiliser à la dimension sociale, la dynamique et le mode de fonctionnement du « commun », des communautés villageoises à l’ensemble de l’humanité. « Le commun est aussi une forme d’action – le “faire commun” qui pousserait à réinterpréter le rôle des Etats et de la propriété » rappellent Marie Cornu, directrice de recherches au CNRS, Fabienne Orsi, économiste, et Judith Rochfeld, professeure de droit privé à la Sorbonne. Le dictionnaire propose des définitions mais va plus loin : chaque notion est expliquée depuis ses origines jusqu’à sa résonance prospective. Ainsi, les luttes libristes du logiciel sont évoquées pour leur influence sur l’économie du partage, de l’habitat, des véhicules mais aussi l’entreprise. Et si l’activisme, l’utopie, le coopérativisme ou le mutualisme occupent une place importante, les auteurs rappellent aussi les grands socles du mouvement, comme les travaux sur les commons de la politologue américaine Elinor Ostrom, prix Nobel 2009. Enfin, l’ouvrage fait aussi le constat de la contre-offensive et du renforcement des droits de propriété depuis les années 1990, jusqu’à « des éléments inédits » comme le génome humain. On ne peut que recommander ce dictionnaire qui tire vers l’encyclopédie et cite ses nombreuses références pour aller plus loin dans son exploration des communs.
«Dictionnaire des biens communs», Marie Cornu, Fabienne Orsi, Judith Rochfeld, PUF, 39€, 1.280p.
Pour imaginer un Paris futur
Ouvrage de prospective de l’artiste chercheuse Raphaële Bidault-Waddington, ce livre développe un scénario-fiction sur les mutations de Paris et de sa périphérie dans le contexte de l’organisation des JO en 2024 et de l’Exposition universelle en 2025. Par hypothèses successives séquencées en 9 chapitres thématiques et chronologiques (« Nutopia Lab, 2018 », « Purple Grand Paris, 2024 » ou encore « Bulle spéculative, 2035 »), l’auteure propose une trajectoire mêlant événements factuels passés et spéculations sur l’avenir de la ville, des technologies et des comportements sociaux. La contextualisation des prémices du projet Grand Paris donne dans un premier temps des clés de compréhension très concrètes sur les différents modèles urbains proposés par chaque partie prenante du projet. A mesure que l’on avance dans le temps, la narration donne plus de place à l’interprétation de signaux faibles actuels, pour traiter des grandes transformations urbaines, économiques, sociales et politiques. Le contexte de l’Expo universelle permet aussi, au-delà du projet Grand Paris, de scénariser les évolutions potentielles des Etats, des religions ou encore des Gafa à travers leur pavillon respectif.
«Paris Ars Universalis, Scénario-fiction d’un futur Grand Paris», Raphaële Bidault-Waddington, l’Harmattan (coll. Avant-Garde), 20€, 194p.
Pour lire l’avenir dans une boule de cristal
C’est le best-seller de la rentrée des essais scientifiques. Mieux : le Reader’s digest de l’anthropocène. Après Homo sapiens (2015), un succès planétaire sur l’histoire de l’humanité consacré par les critiques dithyrambiques de Mark Zuckerberg, Bill Gates ou encore Barack Obama, l’historien israélien Yuval Noah Harari tente de rééditer l’exploit avec sa nouvelle chronique de l’évolution humaine Homo deus. Big data, algorithmes, Gafa, cybernétique, transhumanisme… tout le répertoire anxiogène et dystopique de l’avenir y passe, filtré au tamis d’un humanisme technologique questionnant conscience et éthique. Et là, c’est le hic : l’auteur parsème ses propos de références religieuses et de comparatifs dogmatiques, enfermant ses argumentaires sous un vernis moralisateur au détriment d’une certaine rigueur dans leurs démonstrations scientifiques. Dommage. A le lire, on se croyait presque intelligent…
«Homo deus: une brève histoire du futur», Yuval Noah Harari,Albin Michel, 24€, 464p.
Et aussi (il vient de sortir mais on ne l’a pas encore lu…), «Designing Reality Survive Digital Revolution» de Neil Gershenfeld, Alan Gershenfeld et Joel Cutcher-Gershenfeld