Le 23 novembre étaient annoncés les gagnants de la saison 2 du concours Make it Happen. Voici les coups de cœur de Makery, partenaire de ce tremplin pour makers.
Ils sont près de 200 candidats à avoir participé à la deuxième édition du concours pour makers Make it Happen lancé le 28 mars par le fablab WoMa, la plateforme de financement participatif Ulule et le laboratoire d’innovation crowdsourcé Soon Soon Soon (et dont Makery est partenaire). La soirée de remise des prix le 23 novembre a distingué trois lauréats, qui empochent chacun 5.000€. 15 projets avaient été sélectionnés en juin pour un marathon de prototypage au WoMa et 55 s’étaient lancés dans une collecte de crowdfunding.
15.000€ à partager entre trois lauréats
Le prix Innovation durable offert par la Camif a récompensé la draisienne Mundao en bois de récupération ; le prix Bien-être et nature a été remis par Nature et Découvertes à Morphée, une « boîte à sommeil » pour aider à l’endormissement et le prix Confort et espaces publics a été décerné par SNCF Gares & Connexions à Borne to recycle, une poubelle connectée pour recycler les mégots. De son côté, Makery avait repéré trois protos parmi la dizaine de projets exposés au cours de la soirée. Présentation.
Nota, le clavier en braille pour smartphones
Les smartphones et leur dalle en verre, c’est bien joli mais quid des malvoyants ? Nicolas Gormand, fraîchement diplômé designer produit à Nice, a eu la bonne idée de créer une coque à six boutons pour connecter les personnes atteintes de cécité aux téléphones portables d’aujourd’hui. Il s’agit d’une version épurée du clavier Perkins, la machine à écrire le braille mécanique et portable inventée à partir des travaux de Louis Braille. Mais tous les malvoyants ne maîtrisent pas cette technique, notamment ceux qui souffrent d’un déficit tardif, suite à un accident par exemple, Nota est donc aussi un moyen d’apprendre le braille.
Aujourd’hui, il n’existe que la coque imprimée en 3D du projet Nota mais Nicolas en a déjà exploré la faisabilité : « Je compte faire appel à des entreprises pour le circuit imprimé ; pour la connexion, on a opté pour le Bluetooth parce que dès qu’on utilise les ports de l’iPhone, il faut payer une licence à Apple. » Les 4.000€ récoltés pendant la campagne de financement sur Ulule ont permis de réaliser le proto. Pour la commercialisation, il faudra 20.000€ supplémentaires : « On est en train de remplir des dossiers pour des bourses », précise Nicolas.
Borne to recycle transforme la collecte de mégots en jeu
On connaissait la cigarette comme problème de santé publique mais moins son mégot comme plaie pour l’environnement. C’est tout simplement le premier déchet mondial ! Et avec ses substances toxiques, c’est le troisième déchet le plus mortel pour les océans. Une problématique à laquelle ne sont pas restés insensibles trois jeunes Lillois, dont Alice Comble, qui ont lancé le projet Greenminded. Un collecteur de mégots qui comptabilise la récolte au moyen d’une application.
La bonne nouvelle, c’est que les mégots, ça se recycle. L’équipe de Borne to recycle a déjà pris contact avec une entreprise spécialisée qui transforme les mégots en plastique destiné à fabriquer du mobilier urbain. D’ailleurs, des bornes de recyclage existent déjà, dans la région bordelaise notamment. Aucune cependant ne « récompense » le mégoteur… Alice Comble veut « offrir un outil de sensibilisation du public en s’appuyant sur le caractère ludique de l’application ». Une comptabilité de nos petits gestes écologiques, à l’image des nudges, ces « coups de pouce » en vogue dans les politiques urbaines de développement durable pour faire évoluer les comportements sans passer par l’interdiction.
Maestra, la trottinette pour faire ses courses
Faire ses courses ou faire de la trottinette, jusqu’à présent, il fallait choisir. Avant l’invention de Robin Braem, jeune ingénieur diplômé des Mines de Douai, qui a profité du fablab de l’école pour se consacrer à 100% à la conception de Maestra, une trottinette électrique pour faire les courses. C’est simple, elle permet d’y accrocher un panier et se transforme en chariot en une manipulation. Et comme l’engin roule sur trois roues, pas besoin d’être un expert de la glisse urbaine pour l’utiliser. Une fois lâchée, la trottinette tient debout toute seule. Bref, une vraie réflexion d’ingénieur sur cette nouvelle mobilité.
La Maestra a fait l’objet d’une campagne Ulule financée à 150%. « Pas facile de mettre en financement un objet à 700€ », reconnaît Robin. Le jeune ingénieur, seul à porter son projet, a déjà raflé quelques prix. Il revendique, mis à part les batteries et le moteur chinois, une trottinette « plus française que des vélos qui affichent un label made in France et sont seulement assemblés en France ». En montrant les coudes de plomberie qui lui ont servi pour le guidon, il ajoute : « Le design va évoluer aussi. ». La Maestra devrait être commercialisée fin 2018.
Par rapport à la précédente édition de Make it Happen, les projets étaient moins des POC (Proof of concept) que de vrais prototypes aboutis. Ils sont d’ailleurs plus nombreux à avoir passé avec succès l’étape du financement participatif. Selon les organisateurs, les 55 campagnes des projets ont rapporté 472.000€ sur Ulule, contre 120.000€ l’an dernier. Et les lauréats vont bénéficier d’un accompagnement supplémentaire des partenaires : Borne to recycle sera testé dans une gare SNCF ; Morphée, qui a déjà engrangé 1.038 préventes, sera mis en vente dans les boutiques Nature et Découvertes ; la draisienne Mundao sera bientôt sur la boutique en ligne Camif.
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