Makery

Nouvelles excuses du patron de Make à Sexy Cyborg

Les excuses de Dale Dougherty à Naomi Wu dans «Make Magazine» le 19 novembre (capture écran). © DR

Naomi « Sexy Cyborg » Wu versus Make, dernier round ! La makeuse chinoise a non seulement gagné les plus plates excuses du patron du groupe américain Make Media (qui publie Make Magazine et produit les Maker Faire) mais elle fera la couverture du prochain Make Magazine et est invitée à la Maker Faire aux Etats-Unis en 2018 !

Rappel des épisodes précédents : il y a deux semaines, Dale Dougherty, fondateur et patron de Make Media, publiait un étrange tweet dans lequel il accusait la makeuse chinoise Naomi Wu de ne pas être celle qu’elle prétendait, avant de renvoyer à un post de blog l’accusant de n’être qu’une couverture pour les projets réalisés par un autre maker – homme et blanc. Tweet rapidement effacé, mais qui portait atteinte à la réputation de Naomi Wu et avait été largement commenté par la communauté maker. Dès le lendemain, le patron de Make publiait une « lettre ouverte à Naomi Wu (et aux makers du monde entier) ». Trop peu, trop tard…

Face à la volée médiatique internationale, à laquelle Makery participait le 14 novembre dernier en donnant la parole à Sexy Cyborg, et à la grogne persistante dans la communauté, Dale Dougherty réitère ses excuses sur Make le 19 novembre, cette fois-ci assorties d’un plan d’actions pour garantir une meilleure diversité au sein de l’empire Make Media. Le tout traduit en mandarin.

« Il y a deux semaines, j’ai fait quelque chose de vraiment stupide », commence-t-il, avant de reconnaître que son accusation était le reflet de ses « biais inconscients » et que « l’impact négatif de [ses] tweets a été amplifié par le fait que [lui], un homme blanc occidental, patron d’une entreprise clé de la communauté maker, s’est interrogé publiquement sur une jeune femme, auto-entrepreneuse, makeuse chinoise ». « C’était complètement inapproprié », poursuit-il, et de certifier : « Naomi est qui elle dit être. »

Des mots donc, mais aussi des actes. Pour répondre aux accusations de Naomi sur la diversité dans le mouvement maker (un combat qu’elle mène depuis longtemps et dont nous nous étions fait l’écho dans deux interviews), le patron de Make Media promet :

– Naomi Wu fera la prochaine couverture de Make Magazine ;
– Elle sera invitée à la Maker Faire aux États-Unis en 2018 (elle regrettait de ne pas avoir été invitée à la Maker Faire de Shenzhen, sa ville, en 2016 et de ne s’être vu proposer qu’un créneau secondaire cette année) ;
– Make Media publiera un audit sur la diversité au sein du groupe ;
– Make Media mettra en place des comités consultatifs pour s’assurer que les Maker Faire sont représentatives de l’ensemble de la communauté. Naomi Wu sera invitée à faire partie du comité pour la Chine.

Une réponse suffisante, juge cette fois Naomi Wu. « Je considère le problème résolu. Ces excuses sont plus complètes et on m’a promis des outils pour réparer ma réputation ici en Chine », a-t-elle écrit dans un tweet :

« Ça a demandé pas mal de négociations, mais je crois que c’est un bon résultat. Il y aura toujours des gens pour se rappeler uniquement les commentaires négatifs plutôt que les excuses, mais faire la une est un solide contre-argument», commente Naomi pour Makery.

« Nous avons beaucoup appris cette dernière semaine à Make », plaide Dale Dougherty. Pour continuer la discussion, Make lance d’ailleurs un appel à « notre communauté ». « Quelles conversations avez-vous autour de ces enjeux d’inclusion dans le mouvement maker ? ». Pour le coup, chez Makery aussi, on aimerait vous entendre sur ces sujets. N’hésitez pas à réagir en commentaire ou à nous écrire ici.

La réponse de Naomi Wu à Dale Dougherty et notre portrait consacré à la makeuse il y a un an