Makery

J’ai cofabriqué un anémomètre avec Ecoteclab au Togo

La photo de fin d'atelier avec au premier plan l'anémomètre d'Ecoteclab. © Caroline Grellier

Les makers d’Ecoteclab aiment la low-tech et le développement durable. On était avec eux fin juin pour réaliser au cours de leur atelier DiY mensuel un instrument de mesure du vent.

Lomé, correspondance (texte et photos)

Comme les énergies éoliennes ont le vent en poupe, particulièrement en Afrique, les makers d’Ecoteclab au Togo se sont penchés sur la fabrication d’un anémomètre. Un quoi ? A l’attention des novices en météo, un anémomètre est un outil de mesure de la vitesse du vent. Un drôle d’appareil à trois grandes oreilles fixé en haut d’un mât. Le vent s’engouffre dans les oreilles, fait tourner la structure et des capteurs permettent de récupérer les données. L’atelier mensuel DiY d’Ecoteclab était particulièrement de saison, le mois de juin étant rythmé par de violents vents annonciateurs des pluies.

Un atelier inédit comme on les aime, où on réfléchit en faisant, on teste, on colle, on décolle, on change les matériaux, et chacun y va de son avis pour améliorer le bricolage en cours. Le code a donné du fil à retordre aux geeks, pendant qu’avec l’équipe en charge de la réalisation de la structure, on se creusait les méninges pour construire cet anémomètre avec ce qu’on trouvait autour de nous. D’abord des disques de plastique découpés dans un bac de lessive assemblés avec du fil de fer à un stylo évidé, puis des gobelets à la place des oreilles. Et pour finir, des pales en aluminium.

Premier essai de structure: découpe de rondelles en plastique + tube de stylo + fil de fer… Peut mieux faire!
Test d’oreilles avec des gobelets en plastique.
Pas de grandes rafales ce jour-là, mais les gobelets.. c’est pas encore ça.

Au bout de trois prototypes de structure et des bugs de code à se retourner le cerveau, voici la version la plus aboutie que nous avons réalisée. Elle pourra être améliorée lors de futurs ateliers, grâce à vos idées. A vos marques, prêts, soufflez !

Matériel

Pour fabriquer la structure de l’anémomètre :

– une baguette de bois légère, section carrée 1x1cm, 100cm de long ;
– un morceau de bois léger 15x15cm, épaisseur 0,8cm ;
– un tasseau en bois de section carrée d’environ 4x4cm ;
– un pistolet à colle chaude et une cartouche de colle ;
– une feuille d’aluminium ;
– un rivet.

Pour fabriquer le capteur DiY (parce que oui, vous pouvez en prendre un tout fait, mais Ecoteclab aime les challenges et le hardware hacking, donc on fabrique tout pour encore plus d’économies !) :

– un ventilateur usagé d’ordinateur portable pour récupérer le capteur à effet Hall, le condensateur et la résistance ;
– un lecteur/graveur CD usagé dont on extrait l’aimant ;
– une carte Arduino.

Fabrication de la structure

Coupez 3 baguettes de bois de 30cm de longueur.

Attention les doigts!

Limez les angles de manière à ce que les 3 baguettes s’encastrent. Réalisez l’assemblage avec le pistolet à colle. Pour renforcer le tout, collez deux pastilles de bois de chaque côté de l’assemblage.

Une pièce centrale permet de renforcer l’assemblage des trois axes.

Découpez 3 pales dans une feuille d’aluminium. Collez les pales sur chaque extrémité des baguettes de bois.

Tracez les pales et découpez au ciseau la feuille d’aluminium.

Percez un trou au centre de l’assemblage. Percez un trou au centre du mât en bois. Insérez le rivet. Normalement, si vous avez tout bien suivi, les pales doivent tourner !

Ce rivet permet à la partie supérieure de tourner pour que le capteur emmagasine les données.

Collez l’aimant sur la section haute du mât.

L’aimant, relié au capteur de la carte Arduino, sert à comptabiliser le nombre de tours des pales.

Fabrication de la partie capteur

Après avoir extrait du ventilateur de l’ordinateur portable le capteur à effet Hall, la résistance et le condensateur, place aux soudures pour assembler tout ça.

On ne garde du ventilo de l’ordinateur portable que les composants utiles.
Pas de capteur Arduino? Pas de souci, on le fabrique.
Ça clignote, ça fonctionne!
Et voilà le travail ! 

Le code d’Ecoteclab pour récupérer les données du vent