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A Super Demain, la génération Z prend le contrôle

Atelier comme à la télé: des enfants interviewent Marc Janois, du réseau Canopé. © Elsa Ferreira

Du 12 au 14 mai à Lyon, Super Demain invitait parents et enfants à découvrir les acteurs de la culture numérique. 45 ateliers, 15 conférences et 6000 visiteurs.

Lyon, envoyée spéciale (texte et photos)

La génération Y peut trembler : si les millennials sont tombés dans la marmite du numérique quand ils étaient petits, la génération Z (née après 1995), elle, a la recette. Du 12 au 14 mai à Lyon, et pour la deuxième année consécutive, Fréquence Écoles, association d’éducation aux médias, organisait Super Demain, un week-end d’animations, de conférences et rencontres autour de la culture numérique, dont Makery était partenaire.

Carton plein : 6000 personnes se sont pressées dans le « laboratoire de création artistique » Les Subsistances, soit 1500 de plus que l’année dernière. Après une première journée réservée aux écoles, le public était invité à participer à quelque cinquante ateliers et à assister à une quinzaine de conférences, dont une sur le hacking et les fablabs, animée par Makery. Vaste programme où se retrouvent les indéboulonnables libristes Framasoft et autres Wikimédia, mais aussi les acteurs locaux : les médiateurs numériques Les Bricodeurs, le biohackspace La Myne ou encore l’usine collaborative Youfactory.

Représentation spatiale pixelisée

Construction de Lyon en pixels sur «Minecraft».

Parmi la pléthore d’activités, un atelier Minecraft où les enfants reconstruisent le bâtiment historique des Subsistances en pixels. De l’autre côté de la table, on s’active à reproduire les endroits symboliques de Lyon sur une carte à échelle. « On peut poser des hypothèses, comme ce qu’il se passerait si le niveau d’eau montait dans la ville ou représenter le bâtiment comme il était il y a une centaine d’années », explique Jocelyn Bouilhol, cofondateur de l’association Metaverse City. Pour les adeptes du détail, souligne-t-il, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) a développé des cartes complètes de villes pour Minecraft.

Un peu plus loin, Myrtille Gritte présente Wasteblasterz, un jeu vidéo développé par le studio de création Dowino et Smart Electric Lyon, un programme d’EDF autour de la ville intelligente. Le principe : chasser les déperditions d’énergie, représentées sous forme de monstres, les Wastivores. Lancement prévu le 24 mai. A côté d’elle, un vélo aux airs de vélo générateur simule les pics de consommation d’énergie. « On ne consomme pas de la même façon toute la journée, explique-t-elle. Entre 17h et 19h, c’est le pic : la pente sera plus rude. A 22h, ça reprend un peu, avec les machines à laver… »

À partir de 19h, il faut pédaler sec.

Design thinking

Éduquer les enfants, mais aussi leurs enseignants et parents. Dans l’espace chapiteau, on présente les formations disponibles aux apprentis travailleurs du numérique avec Coding Club Epitech et celles destinées à leurs profs avec Class’Code.

On découvre aussi le métier de fabmanager et le design thinking avec Jean Nelson, fondateur et patron de l’usine collaborative Youfactory. « Je leur dis “Attention, je vais vous poser un problème” », rejoue-t-il en sortant son téléphone portable pour y lancer un morceau dont les notes se perdent dans le brouhaha. « Voilà, c’est ça le problème ! » Place au brainstorming. Des collégiens dessinent des caissons de résonance, d’autres imaginent des écouteurs en réseau, des puces pour entendre la musique directement dans le cerveau ou des casques pour filtrer le bruit alentour. En vingt minutes, pas le temps de passer à la phase prototypage. « L’étape d’après, c’est l’impression 3D », conclut Nelson.

Après l’effort, le réconfort. A l’entrée de l’espace rétrogaming, un atelier Snapchat : il s’agit d’un jeu pour se mettre dans la peau d’un ado qui partage ses selfies sur le réseau social. Comment dire en image « mes parents sont relous » ou « le wifi ne passe pas » ? De quoi engager la conversation sur l’appli symbolique de la fracture générationnelle numérique et se rassurer sur les bonnes habitudes des plus jeunes. Alors qu’il s’avance pour se prêter au jeu, un jeune garçon d’environ 7 ans s’inquiète du sort de sa photo : « Ça va être sur le réseau ? »

Loqman et son interprétation de «J’ai presque plus de batterie».

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