La start-up Wecandoo croit au tourisme créatif. La plateforme lancée début 2017 réunit des artisans prêts à partager leur savoir-faire lors d’ateliers. Lutherie, apiculture ou fabrication de skate, faites votre choix.
Depuis janvier, la start-up Wecandoo s’active : déjà, une centaine d’ateliers ont pris place. Incubés à Sensecube depuis l’automne dernier, plateforme parisienne pour entrepreneurs sociaux, les trois cofondateurs de Wecandoo, Edouard Eyglunent, Grégoire Hugon et Arnaud Tiret, ambitionnent de développer le « tourisme créatif » en recensant les artisans désireux d’organiser des ateliers autour de leurs savoirs-faire.
Dans leur réseau, déjà une trentaine d’artisans aux activités très diverses, du luthier à l’apiculteur en passant par le céramiste, ont été recrutés. En porte-à-porte, à l’ancienne. « On se rend dans certains quartiers et arrondissements où se concentrent les artisans et on va à leur rencontre, explique Arnaud Tiret. On ne fait pas de démarchage au téléphone parce qu’on a besoin de rencontrer la personne, de voir son atelier. L’aspect humain est très important », justifie-t-il.
Les trois entrepreneurs ont un lien ténu avec l’artisanat. Deux sont passés par des écoles de commerce, le troisième est développeur. Edouard Eyglunent est sans doute le plus manuel. Formé à l’Institut Paul Bocuse, « il voulait à l’origine faire de la mécanique mais se faisait refouler par les garagistes qui lui demandaient un BEP », raconte Arnaud Tiret. Lui se décrit comme un « artisan des 1 et des 0 ». « Mon parrain était le dernier artisan meunier de France, raconte-t-il. Il n’a pas trouvé de repreneur. J’ai bien vu ces savoirs qui se perdent. »
Avec les artisans, le contact est facile. « Ce sont des mines de passion, d’envie et de savoir-faire », se réjouit Tiret. Pour éviter de se disperser et pour travailler leur « expertise », les trois associés se concentrent sur trois cœurs de métier : la bijouterie, le travail du bois (réfection de meubles anciens ou construction de mobilier à partir de matériaux recyclés) et la poterie et céramique.
Les coulisses de l’artisanat
Pour l’artisan, la plateforme Wecandoo est un bon moyen de toucher une nouvelle clientèle et de se faire connaître. Mais aussi de montrer les coulisses de son art et en faire la pédagogie, en particulier côté prix. « Sur un bijou en argent à 90 ou 100€, les gens se rendent compte de ce qui dépend de la matière, des heures passées à fabriquer le bijou », détaille Tiret. Un moyen aussi d’arrondir les fins de mois, puisque l’équipe estime à environ 1000€ par mois le revenu supplémentaire potentiel pour l’artisan, selon la régularité des ateliers et leur prix. Qui sont très variables : 35€ pour un atelier patisserie, 180€ pour un atelier menuiserie pour deux personnes, 250€ pour une journée de fabrication d’un skate ou plus de 2000€ pour un stage de 15 jours pour fabriquer sa propre guitare.
Wecandoo prélève 20% du prix des ateliers, en échange de la mise en contact, de la production de contenus, des outils de gestion de calendrier mis à disposition des artisans. Mais surtout, argument de taille pour les artisans tentés de faire sauter l’intermédiaire, pour financer l’assurance des ateliers.
L’offre désormais développée à Paris et à Lyon, le trio ambitionne de s’attaquer au Sud. « On suit les saisons. On aimerait aussi développer les événements à la montagne. »
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