Au Ghana, un makerspace dans une décharge
Agbogbloshie est une banlieue d’Accra, la capitale du Ghana, tristement célèbre dans le monde entier pour son impressionnante décharge – la plus grande d’Afrique de l’Ouest. Au milieu des collines de plastiques, déchets électroniques, carcasses mécaniques et objets en tout genre, s’organise une véritable vie de quartier. Des familles installées dans la décharge y travaillent : femmes, hommes et enfants passent leurs journées à classer des plastiques par couleur, par marque, à transporter des matériaux sur les pousse-pousse, à chercher à mains nues la perle rare. Les entreprises passent commande auprès des quelques responsables, la récup’ et le tri sauvage créent de l’emploi. Derrière l’immense champ de déchets se cache un véritable business, où tout se négocie et où le moindre résidu a une valeur.
Afin d’accompagner la structuration de ce quartier particulièrement précaire, un makerspace est en train de voir le jour au beau milieu de la décharge. On a pu approcher du conteneur bleu, tout ouvert, où commencent à s’imaginer des projets d’amélioration des conditions de vie des familles d’Agbogblosghie, qui permettront aussi de créer de la valeur ajoutée à partir des déchets. Pour le moment, quelques mobiliers sont en phase d’assemblage, à partir de barriques, de tiroirs bricolés. De l’upcycling sur fond de décharge. A l’initiative du makerspace, un architecte ghanéen et quelques responsables de collecte au sein de la décharge, qui connaissent très bien tous les jeunes qui y travaillent.
Ce projet bénéficie du soutien de la fondation américaine Rockefeller, qui a, depuis 2013, en partenariat avec la Banque mondiale, octroyé 3,8 millions de dollars (3,5 millions d’euros) au gouvernement ghanéen pour le développement de projets dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le don de la fondation Rockefeller s’inscrit dans la continuité du projet EGhana, soutenu à hauteur de 5 millions de dollars (4,6 millions d’euros) par la Banque mondiale.