Franky Zapata, ancien pilote de motomarine et inventeur du Flyboard Air, prototype de planche propulsée par du kérosène qui permet de se déplacer en équilibre dans les airs, a annoncé le 10 mars qu’il y a « de très fortes probabilités que le Flyboard Air ne vole plus jamais en France ». Il dit avoir été convoqué à la gendarmerie et menacé de mise en examen en cas de nouveau vol. « Aux dernières nouvelles, ils me mettraient peut-être en cage dans une zone semi-militaire où bien sûr plus personne ne pourrait venir me voir ou me filmer. Bref, on disparaîtrait partiellement. »
Dans un reportage sur France 3 Provence-Alpes, il détaille les infractions qui lui sont reprochées : la conduite d’un aéronef sans permis, non homologué, et le survol d’une agglomération avec un aéronef. Des infractions passibles de 75 000€ d’amende et d’un an de prison, confirme la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) – et non dix ans, comme il l’affirmait. L’inventeur, qui dit avoir refusé « des ponts d’or aux quatre coins du monde », menace de s’installer à l’étranger.
«Aéronef habité»
Contacté par Makery, la DGAC ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet, tout en confirmant en creux les affirmations du pilote : « Compte tenu des poursuites judiciaires en cours d’instruction par le parquet d’Aix-en-Provence, la DGAC n’a à ce stade pas de déclaration à faire sur ce dossier. » Si les réglementations relatives aux drones ont été assouplies en 2016, le Flyboard Air, capable de se déplacer jusqu’à 150km/h, n’entre pas dans cette catégorie puisque l’appareil, contrairement aux drones, est un « aéronef habité », confirme la DGAC. « Toute expérimentation et prototype doivent faire l’objet d’une étude technique de sécurité, validée par nos services, nécessaire à la délivrance des autorisations prérequises avant toute opération, ajoute la DGAC à propos du statut particulier du Flyboard Air. Ce cadre réglementaire définit a minima le périmètre d’exploitation d’un aéronef dans des conditions de sécurité nécessaires pour la protection des biens et des tiers survolés, des autres usagers de l’espace aérien et du pilote lui-même. »
Très largement commentée et médiatisée, l’affaire fait l’objet d’une pétition « pour que le Flyboard Air vole en France », déjà signée par plus de 12 000 personnes. Ce qui fait dire à Franky Zapata sur sa page Facebook : « Merci beaucoup les amis d’avoir partagé !!!!! Ça bouge et c’est grâce à vous !!!!!! »