Ce 14 mars 2017, un duo d’artistes new-yorkais a décidé de fêter la journée de π (puisqu’en anglais, le 14 mars s’écrit 3/14). Leur proposition ? Le Pi Project, de Chris Klapper et Patrick Gallagher, est une œuvre en édition illimitée qui devrait se perpétuer indéfiniment, et se veut « la plus grande installation d’art géographique au monde ».
« Pi émerge encore et toujours dans les formules les plus radicalement complexes des théories mathématiques modernes, explique Chris Klapper. Actuellement, les ordinateurs ont calculé au-delà de 20 milliards de nombres sans qu’apparaisse aucun signe de récurrence ou de prévisibilité. C’est un truc curieux pour un chiffre qui n’atteint jamais 3,15. »
Concrètement, le couple d’artistes a produit une série de sculptures en ciment blanc coulées à la main qui rappellent les touches rondes d’une machine à écrire vintage. Chacune affiche un chiffre qui est vendu avec un certificat d’authenticité sur lequel est notée sa position dans la séquence transfinie de π. Les sculptures individuelles à 25$ sont envoyées n’importe où dans le monde. Pendant que ces achats en ligne sont dûment enregistrés, une carte de visualisation des données permet d’identifier trois informations : le chiffre de la sculpture en question, sa position exacte dans la séquence de π et sa géolocalisation dans le monde. Etant donné le potentiel du logiciel cartographique utilisé, on imagine les configurations possibles au fil du temps, en fonction des données effectivement enregistrées pour chaque morceau de π vendu.
Jusqu’à présent, selon la carte du projet, quelque trente sculptures de chiffres ont été vendues et envoyées à des collectionneurs sur la côte est des Etats-Unis et dans le Colorado, en Australie, Pologne, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne… Les artistes ont l’intention de continuer le projet durant des décennies.
« Chaque année, nous allons créer un nouvel ensemble de sculptures chiffrées et intégrer de nouvelles variables aux données de la carte, de façon à mettre en relief les connexions croissantes d’année en année, poursuit Klapper. Comme la technologie de visualisation des données se développe exponentiellement, au-delà de ce qu’on peut imaginer, nous n’avons aucune idée de la manière dont le projet sera porté par les technologies futures : peut-être qu’il existera en réalité virtuelle, ou occupera un grand espace public en réalité augmentée. »
Le Pi Project est un sous-ensemble du projet ombrelle #dataatadata, « un jeu de mots sur le mouvement surréaliste abstrait du dadaïsme, mis à jour à l’ère informatique », initié en 2014.
Acheter une pierre du Pi Project sur le site du Pi Project ou sur celui de Saatchi Art