L’Hyperloop d’Elon Musk, le proto le plus prisé des universités
Publié le 7 février 2017 par Victor Didelot
Compétition un peu spéciale les 27 et 28 janvier 2017 au siège de Spacex en Californie. Une trentaine d’écoles d’ingénieurs du monde entier testaient leurs prototypes de capsules pour l’Hyperloop d’Elon Musk.
Lancé en août 2013 par le flamboyant PDG de Spacex et Tesla, le projet de transport en commun à très grande vitesse Hyperloop serait capable de véhiculer passagers et marchandises dans des tubes à très basse pression à des vitesses de plus de 1200km/h. L’objectif affiché d’Elon Musk est de changer radicalement la vitesse et la sécurité des transports en commun.
En 2016, Spacex a lancé un concours international pour créer le meilleur prototype de capsule de transport Hyperloop et construit dans le comté de Los Angeles un tunnel pour tester la preuve de concept (POC). De janvier 2016 à janvier 2017, l’Hyperloop Pod Competition proposait de mettre à contribution les ingénieurs des plus grandes universités du monde, afin de développer une capsule fonctionnelle.
Début 2016 à l’université A&M du Texas, lors de la première phase du concours, 30 équipes avaient été retenues, sur 115 projets issus de 20 pays différents, soit plus de 1 000 étudiants. A charge pour eux de réaliser un proto qui puisse faire face aux conditions réelles dans le tunnel californien, au cours du dernier week-end de janvier 2017.
Un millier de prototypeurs issus des meilleures universités mondiales, c’est déjà un succès pour l’Hyperloop. De quoi conforter en tout cas la volonté d’Elon Musk de faire de l’Hyperloop un projet open source collaboratif. En effet, Spacex ne souhaite pas l’exploiter directement. Elon Musk encourage l’aspect open source et collaboratif et n’a volontairement déposé aucun brevet. Plusieurs sociétés privées travaillent d’ailleurs au développement de la technologie : Hyperloop One, Hyperloop Transportation Technologies, ou encore la société canadienne Transpod.
Trois projets sélectionnés, dont deux européens
Au cours de ce week-end fin janvier, chacune des 30 équipes a donc présenté son prototype de capsule et ses plans de conception. Une série de tests préliminaires ont été effectués à l’air libre et dans une chambre sous vide. Les projets ont été jugés sur une variété de critères incluant l’innovation et l’unicité de conception, l’applicabilité physique et économique au système Hyperloop, le niveau de détail de conception, la résistance aux tests et aux analyses, ou encore la qualité de la documentation et de la présentation.
Trois prototypes ont été sélectionnés à l’issue de la série de tests et ont effectué un essai dans le tunnel d’1,6km construit par Spacex. Les capsules retenues sont TU Delft Hyperloop de l’université de technologie de Delft (Pays-Bas), distinguée pour son design et sa conception, WARR Hyperloop de l’université technique de Munich (Allemagne), qui a conçu la capsule la plus rapide avec une vitesse de pointe de 94km/h lors du test (mais qui peut atteindre 350km/h), et MIT Hyperloop du Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis), qui a remporté la palme de la sécurité et de la fiabilité.
Présentation de la capsule de l’université technologique de Delft (en anglais):
Prochaine édition de l’Hyperloop Pod Competition à l’été 2017
Pour autant, nous sommes encore très loin d’une version finalisée capable d’atteindre la vitesse maximale préconisée tout en transportant des passagers.
Spacex a d’ores et déjà annoncé une nouvelle phase de la compétition, Hyperloop Pod Competition II, qui se déroulera cet été. Objectif principal cette fois-ci : la vitesse maximale des capsules et leur capacité à décélérer. De nouvelles équipes pourront s’aligner avec leurs prototypes. Quant aux trois finalistes actuels, ils pourront présenter les évolutions de leurs capsules. Le MIT a cependant déjà jeté l’éponge : la moitié des étudiants qui ont participé à la première phase, à présent diplômés, vont quitter l’équipe.
En savoir plus sur les participants à l’Hyperloop Pod Competition