Un essaim de mini drones militaires piloté par intelligence collective
103 mini drones Perdix ont volé en essaim grâce à une intelligence artificielle collective, a annoncé le 9 janvier le secrétaire d’État à la Défense des États-Unis. L’opération était conduite par le Strategic Capabilities Office (SCO) créé en 2012 par l’administration Obama pour accélérer l’intégration du développement technologique civil dans les systèmes de défense. Version contemporaine de la huitième plaie d’Égypte de la Bible (l’invasion des sauterelles), le système a été testé le 23 octobre 2016 au-dessus de la base de Chine Lake en Californie pour voir comment l’essaim se comporterait sans connaître sa tâche avant le lancement.
Le lâcher de drones en essaim Perdix:
La vidéo publiée par le département de la Défense montre les 103 drones de 20cm lâchés depuis 3 avions de combat Super Hornet observer un comportement collectif autonome. Le directeur du SCO, William Roper, explique : « Les Perdix ne sont pas des individus synchronisés préprogrammés, ils sont un organisme collectif, partageant un seul cerveau distribué pour la prise de décision et l’adaptation à chacun d’entre eux comme des essaims dans la nature. Comme chaque Perdix communique et collabore avec tous les autres Perdix, l’essaim n’a pas de meneur et peut s’adapter gracieusement aux drones qui intègrent ou sortent de l’équipe ».
Ces drones ont été conçus à l’origine par des étudiants en ingénierie du MIT en 2010-2011 à l’occasion de l’Air Vehicle Survivability Workshop, puis modifiés pour répondre aux spécifications gouvernementales et aux usages militaires. Le SCO testait en octobre la sixième version de l’essaim. Leur résistance a été augmentée de manière à ce qu’ils puissent subir des impacts à Mach 0,6 (environ 740km/h) lorsqu’ils sont lâchés et résister à des températures avoisinant les –10°C. Par ailleurs, l’essaim reste opérationnel même si de nombreux éléments ont été détruits… ce qui préfigure de grandes (et terrifiantes) capacités opérationnelles.