Un «minilab» pour fabriquer un étalon lumière portatif. Inspiré des sculptures du même nom de l’artiste Félicie d’Estienne d’Orves, cet atelier DiY du tout nouveau Maif Social Club permet d’approcher l’idée du temps lumière.
Nouvel espace collaboratif établi en plein cœur du Marais, le Maif Social Club, laboratoire innovant et concept store de la très mutualiste Maif, s’ouvre à l’esprit maker avec une série d’ateliers participatifs baptisés « minilabs » ou « laboratoires participatifs », ouverts à tous et gratuits. On a suivi samedi 19 novembre la séance de conception/réalisation d’un Etalon lumière portatif, un modèle réduit des sculptures en mode connexion stellaire de l’artiste Félicie d’Estienne d’Orves, qui supervisait d’ailleurs la journée (et dont on peut voir dans le même espace une exposition).
Le projet Etalon lumière met en scène une série de sculptures visant à nous reconnecter avec un temps naturel, celui que met la lumière pour nous parvenir des différents objets célestes et autres planètes qui nous entourent. Inspirées des mètres étalons qui fleurissaient sur les murs sous la Révolution française – il en subsiste un rue Vaugirard –, ces sculptures invitent au regard d’un flux lumineux parcourant une distance d’un mètre dans un temps compris entre les deux valeurs minimales et maximales que met la lumière à atteindre la terre depuis la planète correspondante (entre 3 et 22mn pour Mars par exemple) selon la distance orbitale qui les sépare.
« Je réfléchissais depuis longtemps à une version plus légère, quelque chose de discret, qui permette de diffuser cette recherche autour du temps continu de façon plus subtile et qui soit portable, comme une broche ou un badge », explique Félicie d’Estienne d’Orves.
Sans doute l’objet bijou a-t-il frappé juste. Car c’est un public essentiellement féminin et néophyte (7 participants), constitué pour une majorité de sociétaires de la Maif curieux des nouvelles incidences art-science portées par le projet, qui s’est déplacé pour se prêter au jeu de la conception de ce premier prototype.
Motif, gravure et soudure
La principale différence entre la version artistique et la version « minilab » réside dans le circuit imprimé fait main contrôlant le dispositif, qui est bien entendu conçu d’une manière encore plus miniaturisée dans cette version portative. Pour les participants, tout le défi consistait à réaliser les étapes de fabrication de l’habillage de l’objet.
Il fallait d’abord choisir le motif, par dessin vectoriel ou recherche sur le Web, et le graver par découpe laser sur un « bouchon » en plexiglas coloré, qui vient fermer le support physique intégrant la carte, réalisé par le biais d’une imprimante 3D – une première étape techniquement permise grâce au matériel mis à disposition par Vincent Guimas des Arts codés à Pantin. Puis passer à la soudure sur la carte/circuit imprimé de la fixation de la pile de contrôle général du dispositif et surtout de la LED blanche servant de retransmission lumineuse des informations temporelles spécifiques à chaque planète, contenues dans le processeur de la carte.
Ici, pas de lecture lumineuse rectiligne comme dans la sculpture, mais un clignotement correspondant dans la durée au rythme naturel de transmission de la lumière en fonction de la distance entre la terre et la planète choisie par chaque participant.
Un problème de processeur n’a pas permis aux participants de repartir avec leur étalon lumière totalement fini, mais la carte sera réencodée et renvoyée ultérieurement, promettent les organisateurs. Chacun ou plutôt chacune semblait très enthousiaste au terme d’un atelier mettant en lumière toute une gamme de symboles, allant du disque solaire au colibri de Nazca.
Plus d’infos sur le minilab Etalon lumière et sur l’exposition de Félicie d’Estienne d’Orves, au Maif Social Club jusqu’au 15 décembre
En savoir plus sur les 5 minilabs du Maif Social Club, jusqu’au 15 décembre