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A Cambridge, un chat en réalité augmentée dans les couloirs du collège

Cinder, en bonne forme, joue avec les élèves du collège de Cambridge. © Umbrellium

En Grande-Bretagne, un collège fraîchement ouvert accueille un résident un peu particulier: Cinder, un chat en réalité augmentée nourri à l’énergie solaire, est chargé de rendre sensible l’architecture durable. 

Londres, de notre correspondante

« Le chat a une forte connotation historique : au Japon par exemple, c’est un être spirituel qui représente la chance », dit Ling Tan, le designer en charge du projet Cinder, un chat virtuel qui se promène dans les couloirs du Trumpington Community College. Ouvert en juillet dernier à Cambridge, ce collège bardé de capteurs est résolument tourné vers les nouvelles technologies et l’architecture durable. « On voulait créer quelque chose qui permette aux élèves de donner du sens à leur environnement. » Sur commission de la Fondation pour l’éducation de la ville de Cambridge, le studio de création numérique londonien Umbrellium, en collaboration avec les élèves du collège, a donc imaginé ce chat augmenté, qui vit dans les réseaux de l’école et évolue au gré des changements environnementaux.

Le projet de réalité alternée Cinder, présentation par Umbrellium:

Nourri à l’énergie solaire, Cinder vagabonde sur les écrans des ordinateurs distribués à chaque élève et sur le grand écran situé dans le hall de l’école. Celui-ci est conçu comme un miroir en réalité augmentée : des capteurs et une Kinect transmettent les mouvements des élèves qui se voient à l’écran en compagnie de l’animal virtuel et peuvent ainsi interagir avec lui.

Test devant le miroir en réalité augmentée. © Umbrellium
Vue de l’écran. © Umbrellium

L’ambition du projet Cinder est de rendre visibles et intelligibles les données réceptionnées par les nombreux capteurs de l’école (détecteur d’humidité, solaire, capteur météo), mais aussi d’explorer les réalités augmentée et mixte. Ce chevauchement entre le physique et le numérique, le studio Umbrellium l’a souvent exploré, rappelle Ling Tan, qui cite le projet Assemblance, des sculptures lumineuses et collaboratives que le public d’expositions et événements d’art numérique peut modifier, construire ou briser. 

Cinder a son lot d’accessoires, pour la plupart décidés par les élèves âgés de 12 à 14 ans, qui le font évoluer au cours d’ateliers hebdomadaires donnés par Umbrellium au collège. Pour le froid et la neige, un bonnet ; pour les vendredis après-midi ensoleillés, un sombrero. Le chat change aussi de couleur en fonction de la température extérieure. « Nous avons toujours cette approche où nous essayons d’amener le public à concevoir le design du projet, à le construire. Ce projet devrait rester dans ce collège pour au moins dix ans. On ne veut pas que ce soit une œuvre d’art dans l’espace, on ne veut pas non plus que ce soit un jeu. On veut que ce soit vraiment un animal virtuel, que les élèves s’en emparent, s’en occupent et le fassent grandir. »

Il ne fait pas très beau, Cinder a faim. © Umbrellium

Le chat Cinder permet aux élèves de discuter d’énergie solaire mais aussi de comprendre la fonction des capteurs et de les lier à des comportements. Mais aussi de découvrir la réalité augmentée au-delà des Pokéstop… « Quand on a installé Cinder, Pokémon Go venait de sortir, rappelle Tan. Beaucoup d’élèves ont fait le lien. »

En savoir plus sur le projet Cinder