L’innovation en a pris pour son grade. Les trente participants du premier hackacon organisé par le Laboratoire arts et technologies de Stereolux à Nantes le 29 octobre ont laissé libre court à leur imagination fertile pour pondre protos débiles et applis totalement inutiles. Directement inspiré par le Stupid Hackathon, son cousin américain qui sévit à New York depuis 2014, ce sprint de prototypage au deuxième degré torpille le monde des start-ups et leur hackathon-mania. En ligne de mire : l’Internet des objets et la prolifération des applications censées révolutionner nos usages.
Le 29/10, 1er Hackacon, venez donc célébrer la vacuité et la futilité du monde de l'innovation ! Inscription sur https://t.co/iT3mIEJ6uU
— Hackacon (@LeHackacon) October 11, 2016
Comme il se doit, l’idée de ce hackathon des concepts à la con est née autour d’une bière entre les deux designers Bastien Kerspern et Camille Azam. « Sur le fond, le principe du hackacon relève du design critique, pour amener les entreprises à prendre de la distance et à réfléchir de manière plus responsable à ce qu’elles appellent l’innovation », explique Bastien Kerspern.
En guise d’échauffement, ce premier hackacon made in Nantes a été lancé le 28 octobre par une soirée de brainstorming autour de quelques thèmes hilarants (« L’ubérisation des problèmes gastriques ») ou un brin grinçants (« Endettons nos enfants ! » ou « Design Sinking », littéralement, le naufrage du design). Thèmes plutôt inspirants puisqu’ils ont donné naissance à six protos, dont un détecteur d’érection, un extrudeur de selles pour éjecter de gracieux colombins, une boîte de pop-corn qui s’allume quand on pioche dedans ou encore un bot traducteur bourré de tics obscènes.
Sellissimo, un extrudeur fécal pour esthétiser ses selles par de jolies formes de trèfle ou de churros #Hackacon pic.twitter.com/DY4A1xt7l9
— Hackacon (@LeHackacon) October 29, 2016
Gilles, le bot traducteur pour toutes vos lettres de motivation à l'exception près qu'il est atteint de Gilles de la Tourette #Hackacon pic.twitter.com/LsEgnmXIEA
— Hackacon (@LeHackacon) October 29, 2016
« En tout, on a eu plus de 100 idées à la con que l’on va documenter sur notre site pour que d’autres puissent s’en emparer », précise Bastien Kerspern. Pour agrémenter les festivités, ils ont demandé aux participants de construire un « Business Mortel Canevas » afin de pousser leurs protos sur la voie d’un « business model totalement irresponsable » et de restituer le tout pendant un « pitch exquis », « sorte de mix entre un Pecha Kucha et un cadavre exquis », sur fond d’images aléatoires piochées sur le Net alternant portraits de Charles Pasqua et photos de râpes à fromage. La suite ? « Aucune idée, reconnaît Bastien Kerspern. Mais pourquoi pas des contre-programmations pendant des start-ups week-ends. » Très dada, tout ça.
Le site du hackacon