Mon patron de mode connectée, mode d’emploi
Publié le 18 octobre 2016 par Nicolas Barrial
La 4ème Fashion Tech Week parisienne a culminé le 13 octobre à l’Institut français de la mode à Paris, avec une exposition de vêtements intelligents. Si vous aussi voulez imaginer des usages nouveaux aux textiles, suivez le guide pour bâtir votre premier circuit e-textile.
La quatrième édition de la Fashion Tech Week consacrée aux vêtements connectés, l’impression 3D et les textiles innovants, s’est tenue du 6 au 13 octobre à Paris en marge de la Fashion Week. En clôture, les deux organisatrices, Alice Gras, fondatrice de Hall Couture, et Claire Eliot, qui utilise l’impression 3D et l’électronique pour ses créations, invitaient les designers à exposer à l’Institut français de la mode (IFM) à Paris. On a pu notamment découvrir les vêtements sans couture découpés au laser d’Elisabeth Jayot, la soie conformée produite naturellement et des vestes anti-piratage.
Froufrous électroniques et patrons augmentés : pour se lancer dans la mode techno, des kits existent, qui comprennent des cartes électroniques dédiées aux vêtements comme Lilypad, un Arduino à coudre, ou, chez Adafruit, Flora et le petit Gemma. Les kits sont agrémentés de capteurs, LEDs, etc. Voici comment réaliser un premier circuit e-textile – une LED et son alimentation – d’après un tutoriel réalisé par deux passionnées d’électronique et de couture, Rosaria Macaione et Romana Carninale.
Matériel
Soit on se procure un Kit Lilypad Design à 90€ (mais on n’aura pas besoin du contrôleur), soit on achète séparément pour un coût global de 20€ :
– une LED Lilypad
– une bobine de fil conducteur
– un support de batterie Lilypad de 20mm
– des aiguilles
– une pile bouton CR2032 de 20mm
Equipements complémentaires :
– Une paire de ciseaux, un tissu et un cercle de broderie.
Préparation
Tendez le tissu sur le cercle de broderie. Coupez 60cm de fil conducteur et passez-le à travers l’aiguille. Tirez les deux extrémités à part égale et nouez le bout. Sur le tissu, juxtaposez le support de batterie (sans y insérer la batterie) et la LED. Les broches (trous) marquées positif et négatif des deux éléments doivent pointer dans la même direction.
La trace positive
Commencez par coudre la broche positive du support de batterie, située à l’opposé de la LED. Faites trois passages d’aiguille, dit points de couture et serrez bien. Puis, faites une série de points au dessus du support pour rejoindre la seconde broche. Fixez-la également de trois points de couture. Ensuite, tracez une nouvelle ligne de points vers la broche positive de la LED. Faites à nouveau trois points de couture pour la fixer. Nouez le fil et coupez.
La trace négative
Même opération que précédemment mais en partant de la broche négative de la LED.
Finition
Vérifiez qu’il n’y ait pas de fils détendus sous le cercle à broderie pour éviter les contacts entre les traces positives et négatives. Enfin, insérez la pile bouton. Si la LED s’allume, vous avez réalisé votre premier circuit e-textile.
Les astuces de Claire Eliot, designer de vêtements interactifs
A partir de ses vêtements exposés à l’IFM, notamment une chemise aux LEDs qui scintillent au rythme du son, Claire Eliot, nous livre quelques secrets de fabrication. Ici, pas de Lilypad, Claire préfère l’Arduino Nano, plus petit. Comme elle ne trouvait pas de LEDs à coudre à son goût, elle a utilisé des LEDs classiques. Pour les fixer ? « J’ai démonté un bracelet et soudé chaque LED sur des maillons pour faire passer le fil. »
«Reactive Shirt», la chemise qui scintille au rythme du son
« J’utilise aussi du vernis à ongles et de la glue comme isolant pour éviter les courts-circuits », poursuit-elle. Comme ses créations devaient être utilisées pour un clip tourné dans un tunnel inondé, elle a isolé « la batterie dans de la résine, avec du ruban adhésif autour ». Système D… Claire aime que ses vêtements soient considérés comme portables. « Dans la mode tech, il y a de superbes pièces, des exosquelettes plein d’électronique, mais on ne peut pas trop bouger avec. »
« L’intégration, c’est la partie que je préfère, dissimuler les systèmes dans des classiques, comme des chemises, avec lesquels on peut être actif. » Claire projette de créer ses propres cartes, dépouillées des composants inutiles pour miniaturiser et percer des trous au bon endroit. « C’est l’électronique qui doit s’adapter au vêtement et pas le contraire », conclut-elle.
En savoir plus sur la Fashion Tech Week et les créations de Claire Eliot
Le blog de Rosaria Macaione et Romana Cardinale