Neuf mois qu’ils tentent d’approcher le zéro impact sur leur environnement. Alexis et Blanche pèsent chaque dimanche leurs déchets et sont parvenus à 90g par personne par semaine. Mais comment font-ils?
Et bien voilà ! Ça fait maintenant neuf mois que nous avons commencé notre vie zéro déchet. Pour parvenir à cet objectif, il n’est pas inutile de… ne plus acheter ce qui en produit le plus !
Côté restes alimentaires, une partie part au lombricomposteur (épluchures, marc de café, feuilles de thé), l’autre est enterrée au bois de Boulogne (oignon, ail, gingembre, peaux d’agrumes, pain…).
Pour tous nos achats, on ne prend jamais de nouveau sac, on utilise nos propres sacs réutilisables. On achète soit en vrac (même le vin et l’huile), soit dans des contenants recyclables, principalement en verre. Chez nous, les sacs en papier de fruits et légumes et ceux pour le pain peuvent durer six mois au moins ! On n’achète quasiment rien si l’emballage ne peut pas être réutilisé ou recyclé.
90g, c’est peu mais ce n’est pas 0
Mais nous sommes quand même arrivés à un poids de poubelles difficile à réduire : 90g de déchets par personne et par semaine. En gros, nos corps produisent plus de déchets pour les toilettes que nous n’en produisons pour les camions-poubelles !!! Et encore… sans papier toilette – on s’est habitués au lavage à l’eau.
Bref, c’est peu, mais ce n’est pas zéro. Donc, en présence de la rédactrice en chef de Makery, nous avons ouvert et analysé notre (petit) sac poubelle. Et avons réfléchi à des solutions pour améliorer notre « score ».
Ennemi n°1, le paquet de spaghettis
On trouve les pâtes en vrac, mais pas des spaghettis. On a décidé de faire un petit tour des traiteurs italiens pour voir s’ils peuvent nous aider. Bingo, dans le 19ème, un traiteur vend des tagliatelles au détail (presque des spaghettis, non ?).
Ennemi n°2, l’emballage d’emmental râpé
Nous avons persuadé nos Biocoop et Bio C’Bon du quartier de nous vendre le fromage sans emballage papier. Nous venons avec notre boîte en verre. Finis les papiers de fromage non recyclables !
Ennemi n°3, l’essuie-tout
Alexis utilise le Sopalin pour nettoyer ses fermentations (il y aurait de quoi écrire un tout autre article, chers lecteurs !). Et pour huiler la poêle. Blanche a donc acheté une petite brosse pour l’huilage et Alexis va désormais utiliser un torchon pour nettoyer ses fermentations.
Ennemi n°4, l’emballage du beurre
Pendant la COP21, il y avait une Biocoop éphémère près de République qui vendait du beurre en vrac mais, tout comme les chefs d’état avec leurs beaux mots qui déguisent un manque absolu d’action, c’est fini. Pouf ! Pourtant il existe sûrement à Paris une fromagerie qui pourrait nous vendre le beurre bio en vrac. Si vous avez une idée ?
Moins de recyclage, plus d’énergie
Zéro déchet, c’est une bonne chose. Mais n’oublions pas le recyclage. Même recyclés, des déchets dans le bac jaune restent des déchets. Car l’énergie utilisée pour recycler et la pollution causée en contrepartie ne sont évidemment pas nulles.
Nos stratégies pour moins jeter dans le bac jaune :
– On recevait le magazine papier de notre mutuelle, la MGEN. On l’a contactée pour ne plus jamais avoir à le jeter. Enfin !
– Cet été, nous avons rencontré deux nanas ultra pro-produits naturels : elles nous ont chacune donné une recette de crème hydratante et de dentifrice. On envisage d’organiser un atelier avec nos amis pour apprendre à les fabriquer. Pour le moment, nous avons acheté un dentifrice solide qui tient sur un bâton en bois (comme un bâtonnet de glace). Le seul déchet est donc son emballage carton. Pour le bâton, on l’enterrera dans le bois de Boulogne.
– On a en revanche fabriqué notre propre lessive. C’est trop simple : eau, paillettes de savon de Marseille et bicarbonate de soude en poudre. Il aurait juste fallu que la recette précise qu’il fallait retirer la grosse casserole du feu pour faire le mélange. On a bien réussi à remplir deux bidons de lessive mais un tiers du mélange s’était déjà répandu sur le plan de travail et le sol de la cuisine… Ceci dit, notre lessive 100% DiY est économique, écologique et moins toxique pour la peau.
– On trouve le liquide vaisselle en vrac près de chez nous. Il faut un peu se contorsionner pour remplir le bidon de 5 litres et, si on ne veut pas que ça dure des heures, appuyer sur le contenant pour que le débit soit supportable.
– Au Pop Vegan Festival à la Villette en septembre, Alexis a trouvé une brosse à dents fabriquée à partir d’anciens pots de yaourts. Et Blanche a acheté ses premiers protège-slips en tissu. Youpi ! Incroyable comme cela fait plaisir aux zéro wasteurs que nous sommes !
Bons plans de «zéro wasteurs»
Au fait, la dernière fois, on ne vous avait pas parlé de la coupe menstruelle. C’est un petit réceptacle en silicone qui remplace les tampons. Ça semble un peu barbare au début mais avec un peu d’entraînement, c’est inodore et indolore. Une révolution sans aucun déchet.
On avait également passé sous silence un secret honteux pour les pros du zéro déchet que nous sommes : nous aimons beaucoup l’eau gazeuse. Mais mais mais, nous avons eu une chance terrible avec l’épicier-restaurant en bas de chez nous qui la vend en bouteilles consignées !!! Youhou !
Autre bon coup : on a acheté un téléphone fixe sur un site qui ne vend que de l’occasion reconditionnée. On attend de revendre notre téléphone cassé sur le même site.
Cérémonie de la balance
Un nouveau dimanche matin, une nouvelle cérémonie de la balance pour nos déchets.
Ça y est : avec tous ces changements, nous sommes passés sous le seuil de 50g de déchets par personne par semaine ! Soit l’équivalent de moins d’un kiwi par personne par semaine. On avance !
Retrouvez la première chronique zéro déchet d’Alexis et Blanche