Un Airbnb pour les sans toit, voici le résumé (un peu spectaculaire) de l’initiative d’un enseignant à l’université de Bordeaux. Besoin d’un toi, l’application qu’il lance ce mois-ci en version bêta, intéresse en tout cas l’Elysée et même le pape !
Tout est parti de Merci pour l’invit’
Pascal Pistone a eu l’idée de proposer Besoin d’un toi pour créer du lien social. Il est l’un des initiateurs de la page Facebook Merci pour l’invit‘ (4 000 amis), qui réfléchit à des solutions contre l’exclusion. Des projets en sont nés, « comme Au clair de la rue, une chorale de sans-abri et de bénévoles à Bordeaux », explique-t-il. La plupart des participants ont trouvé un logement ou du travail grâce à ça. « C’est la même idée derrière Besoin d’un toi », ajoute Pascal Pistone.
Besoin d’un toi reprend aussi la recette qui a fait le succès d’Airbnb ou Blablacar : la mise en relation. « Avec la possibilité de commenter, explique Pascal. Une femme seule qui souhaite héberger une femme avec enfant pourra lui fixer un premier rendez-vous autour d’un café. » Sur l’application, on pourra proposer un repas, un rendez-vous chez le coiffeur, la prise en charge d’un hébergement à l’hôtel… ou une chambre pour la nuit.
Une chercheuse et trois informaticiens
Sandrine Décembre, chercheuse à l’université de Franche-Comté (que Pascal a rencontrée via le groupe Facebook), s’occupe du développement de l’appli, avec trois de ses anciens élèves, Antoine Mary, Jonathan Sobota et Vivien Wack. Cette militante de la cause des mal-logés a notamment organisé un concert avec des migrants dans le camp de Grande-Synthe ou une « boom pour sans-abri » à Bordeaux. « Depuis la mise en route du projet, nous gérons 300 à 500 propositions par jour. Les gens sont prêts ! » s’enthousiasme-t-elle.
L’application suscite de fait l’intérêt. Le service communication de l’Elysée a demandé à la voir. Et la semaine prochaine, Pascal va rencontrer le pape ! « On est plutôt laïque ici, dit Pascal Pistone, mais si le Vatican envisage une version italienne…»
Développeurs bienvenus
Il y a quand même quelques menus problèmes à régler… Trouver (et financer) un serveur qui tienne la charge. Permettre aux sans-abri d’accéder à l’appli (tous n’ont pas de smartphones, même si Pascal Pistone compte sur « l’effet solidarité »). Trouver de l’aide pour la modération, via une association qui porterait le projet. Et puis, explique Sandrine Décembre, « Antoine, notre développeur, est un génie, mais il a un travail aussi ». Développeurs bénévoles bienvenus donc !
Pour aider Besoin d’un toi, contactez Sandrine Décembre ou Pascal Pistone