La France candidate pour FAB14 en 2018
Double première ! Pour la première fois, c’est un pays et non une ville qui se porte candidat à l’organisation de FAB14, la Fabconférence 2018. Et pour la première fois (bis), la France propose d’accueillir la réunion internationale des fablabs sous la houlette de la Fab Foundation du MIT. Mercredi 20 juillet, le fablab toulousain Artilect, le Réseau français des fablabs (RFFLabs) et le collectif Fab City Grand Paris (qui réunit le Woma, Volumes, les Arts codés et Ouishare) se sont réunis au Woma à Paris pour annoncer cette candidature et en profiter pour faire appel à toutes les bonnes volontés des makers du réseau français pour rassembler un maximum de soutiens et remporter la mise.
Car rien n’est gagné. C’est habituellement une ville (Barcelone en 2014, Boston en 2015, Shenzhen en 2016, Santiago du Chili en 2017) qui porte l’organisation de cette réunion internationale du réseau des fablabs estampillés MIT. Et même si Sherry Lassiter, présidente de la Fab Foundation, ne pourra pas dire qu’elle n’a pas été entendue – après le Fablab Festival de Toulouse en mai 2016, elle nous disait : « Les fablabs français nous manquent » –, Londres, Montréal et Le Caire sont également sur les rangs.
Toulouse, forte de son implication historique dans le mouvement maker en France, avait déjà posé les bases d’une candidature. En mai, les Parisiens venus au Fablab Festival à Toulouse avaient annoncé qu’ils voulaient en être, de manière à renforcer la Fabcity parisienne en gestation. Et c’est à ce même Fabfest toulousain qu’est née l’association des fablabs français, le RFFLabs, qui a défendu l’idée d’une Fabconférence distribuée. Olivier Gendrin, son tout frais président, a joué des coudes pour que le deuxième pays en terme de fablabs MIT (la France, oui ! avec 83 fablabs ayant signé la charte du MIT) trouve l’opportunité de défendre et renforcer son réseau de labs.
Après réunions et discussions, l’idée d’une candidature française a fait son chemin. La semaine dévolue à la Fabconf se déroulerait du lundi au vendredi à Toulouse : « On prend le plus lourd à Toulouse, puisqu’on est les plus avancés en termes de soutiens publics et privés », explique Nicolas Lassabe d’Artilect. Le week-end (généralement ouvert au grand public) le sera « dans toute la France », façon Fablab Festival, ajoute Olivier Gendrin, en tout cas dans chaque fablab qui ira chercher ses sponsors et ouvrira ses portes. Et les lundi et mardi suivants à Paris, « très probablement à la Villette », selon Minh Man Nguyen (Woma), se tiendra sur le mode workshop et conférence un séminaire Fabcity.
La candidature de la France, si elle est iconoclaste, peut néanmoins obtenir de bonnes chances de l’emporter face à Londres, pour l’instant désunie et que l’actualité du Brexit handicape, et Montréal, au contraire très bien organisée… mais qui se trouve sur le continent américain. Or, la Fab Foundation, si elle n’a jamais vraiment dévoilé ses critères de sélection, se préoccupe d’alterner les destinations : la Chine cette année, le berceau du MIT l’an passé, l’Amérique du Sud l’an prochain… Quant au Caire, si le soutien au mouvement maker en Afrique fait partie des objectifs de la Fab Foundation, l’instabilité politique dans cette région du monde et les difficultés économiques du pays sont autant de points faibles.
La délégation française à Shenzen sera plutôt nombreuse : au moins dix fabmanagers et le président du RFFLabs Olivier Gendrin, des représentants des villes de Toulouse et Paris devraient s’y rendre pour annoncer leur tout nouveau statut de Fabcity et la région Occitanie y présentera son projet de Fabrégion (8 fablabs seront créés localement d’ici deux ans). Les candidats à l’organisation de FAB14 y présenteront leur projet et, si tout se passe bien, seront départagés avant la fin de FAB12. A suivre…