Des protos énergiques de l’Ensci exposés au Techshop
Ils ont planché sur l’énergie et son impact sur l’environnement. Des étudiants designers exposent leurs protos au Techshop d’Ivry. Un lave-vaisselle hacké, une turbine dans la Seine, un chauffage au compost et un vélo-pompe à eau pour l’Afrique… aperçu.
Repenser les systèmes énergétiques pour réduire l’impact environnemental, produire de l’énergie grâce à une ressource locale, voici quelques problématiques auxquelles les étudiants de l’atelier Fabflex de l’École nationale supérieure de création industrielle (Ensci) à Paris, ont tenté de répondre. Une dizaine de protos, réalisés en quelques semaines avec le soutien d’Autodesk, sont présentés au Techshop. Petite sélection pour vous donner envie d’y faire un tour.
LVMH, le plus hacker
Valentin Moebs désirait rendre accessible la programmation de l’électroménager à l’usager, notamment pour avoir une maîtrise sur la consommation électrique. Il a conçu une carte électronique qui se branche sur les cables d’un lave-vaisselle et permet de sélectionner soi-même les options de lavage, aidé en cela par une interface sur tablette qui affiche les consommations. C’est aussi un bon moyen de vérifier la réalité des données constructeur.
Dynam’eau, le plus fleuve tranquille
François Prevost, Frédéric Kreutzer, Maeva Nagbo et Jérémie Strack ont contourné intelligemment la notion de consommation d’énergie. Dynam’eau est une turbine qui, placée sous une péniche par exemple, fonctionne avec le débit naturel d’un cours d’eau. La température de l’eau (environ 10° pour la Seine) est assez fraîche pour conserver fruits, légumes, fromages ou encore le vin. Le réfrigérateur deviendrait presque une option.
Chauffage d’appoint au compost, le plus écolo
La décomposition des déchets domestiques alimentaires produit beaucoup de chaleur, jusqu’à 70° sans ajout de combustible. D’où l’idée d’Emma Lelong d’en faire un chauffage d’appoint pour la maison. Mais les composteurs sont plutôt rustiques et des fumées s’en dégagent quand on les ouvre. Emma a donc travaillé un design élégant, mobile, que l’on pourrait accueillir chez soi. Un système de trappe permet de remuer la matière sans être exposé aux fumées. Les options de matériaux pour le sac sont encore à l’étude.
Pédal’O, le plus humain
Julien Roussel et Nicolas Hervé ont eu l’idée de fabriquer Pédal’O après une rencontre avec Guiako Obin, le fondateur du Baby Lab, un fablab d’Abidjan. Ce système monté sur vélo permet de transporter de l’eau sur de longues distances et peut être converti en station de pompage d’eau filtrée. Le vélo transporte 35 litres, soit la consommation journalière par habitant dans les zones où l’eau est une denrée rare. Mais selon ses concepteurs, il pourrait en transporter plus. Une lampe UV, alimentée par la dynamo, et un système de filtrage permettent d’obtenir une eau consommable.
Exposition «L’énergie à portée de mains», au Techshop jusqu’au 11 juillet 2016