Pour passer d’un « Paris cité des makers » à la « Fabcity Paris », il n’y a qu’un pas… ou presque. Annoncé fin février, le plan de la Mairie visant à faire de Paris une figure de proue du mouvement maker prend de plus en plus l’allure d’une Fabcity, ce concept émergent de ville connectée et autosuffisante développé à Barcelone.
Pour « réinventer son écosystème urbain », la ville de Paris a lancé lundi 4 juillet une consultation en ligne ouverte aux makers et au grand public. Son but ? Brasser large du côté de l’économie collaborative et de la citoyenneté participative pour mettre le plan maker dans les clous de la mandature d’Anne Hidalgo, à savoir « l’économie de l’innovation, la généralisation de l’économie circulaire et la création de lieux innovants comprenant des espaces de production », selon le site participatif de la Ville.
Pour le premier rendez-vous IRL de cette « fabrique à idées », organisé le 4 juillet à l’Ourcq Blanc, la mairie a convié Tomás Diez, fondateur du Fablab Barcelona. Cet urbaniste de 34 ans, initiateur de la Fabcity catalane, est venu expliquer pourquoi le succès d’un tel projet ne se mesure pas qu’au nombre de ses fablabs, mais repose sur un renouvellement global de sa politique urbaine et économique, processus démocratiques compris. Un message à destination des participants mais aussi de la Mairie qui avait annoncé, en amont de la consultation ouverte, vouloir doubler le nombre des fablabs du Grand Est parisien.
Un chéquier maker, des Arduino pour les mômes…
Après une matinée de travail en comité restreint, environ 70 participants se sont réunis pour le meet-up du soir. Acteurs de la fabrication numérique, de l’innovation ou de l’upcycling, architectes, designers ou encore commerçants, étudiants, professionnels de l’éducation ou bénévoles associatifs ont planché pendant une heure sur des thématiques de visibilité, d’éducation, de développement économique et d’économie circulaire.
Si pour certains la découverte du monde des fablabs est totale, pour d’autres, les propositions fusent : un chéquier maker pour accéder aux fablabs ou acheter du matériel, un kit de démarrage pour bien commencer son parcours de bidouilleur, une centrale d’achat pour les espaces de fabrication numérique, leur mise en réseau avec les ressourceries, la création d’une maison des makers ou encore celle d’un label Made in Grand Paris. Voire d’offrir un Arduino aux écoliers parisiens, à la manière de la BBC qui avait doté les petits Britanniques d’un million de Micro Bit pour la rentrée 2015.
L’ensemble des suggestions sera agrégé sur idee.paris.fr jusqu’au 1er septembre avant d’être soumis au vote du budget participatif de la Ville.
Le site de la consultation Makers de la ville de Paris