Notre vie (quasi) zéro déchet
Publié le 30 juin 2016 par Alexis Rowell
Depuis 6 mois, Alexis et Blanche passent beaucoup de temps à gérer leur(s) poubelle(s). Alors que se tient le premier festival Zero Waste France du 30 juin au 2 juillet, Alexis, végétarien tendance écoguerrier, raconte pour Makery leur méthode pour approcher d’un impact zéro sur l’environnement.
Inspiré par Ma vie zéro déchet, un documentaire que nous avons projeté dans notre bar de quartier, le Mama Kin, nous avons décidé de tester le concept. Nous sommes deux – Alexis, un écoguerrier anglo-écossais (puisque le mot « britannique » est un peu démodé !) et Blanche, une institutrice française. Nous n’avons pas d’enfants ! Je le précise car c’est une des choses qui a donné pas mal de fil à retordre aussi bien à Donatien Lemaître de Ma vie zéro déchet qu’à son prédécesseur américain Colin Beavan, Monsieur No Impact Man. Et nous n’avons pas d’animal de compagnie non plus.
C’est sûr, c’est plus facile pour limiter les déchets. Ça fait 12 ans qu’en tant qu’écoguerrier, je teste les limites de ce qui est possible en « zéro impact ». Sans doute que nous partions avec un avantage sur le citoyen lambda. Mais bon. Ce que nous avons fait reste du domaine du possible pour tout le monde. Et quand on aura des enfants, un chien, un chat et un cochon, on trouvera d’autres solutions !
On a décidé de peser nos déchets et d’en tenir le compte chaque semaine. On a décidé de les pondérer différemment en fonction de leur impact sur l’environnement. Tout ce qui ne peut pas être recyclé ou réutilisé sera comptabilisé à 100%. Les recyclables à 50% à cause de l’énergie utilisée pour les transformer en choses utiles. Les déchets alimentaires et les dons (à Emmaüs, à des amis…) compteront pour zéro. Le dimanche matin, quand vous êtes tous au lit ou en train de prendre votre petit déjeuner avec vos enfants, nous pesons nos déchets !
En vrac
On a beaucoup de stratégies pour minimiser nos déchets. On achète en vrac le plus possible. On était d’ailleurs content d’apprendre cette semaine qu’il existe dans les 17ème et 15ème arrondissements un magasin qui vend davantage en vrac que notre Biocoop et notre Bio C’est Bon de quartier). On a toujours des sacs réutilisables avec nous : pour le pain, pour les croissants, pour les pommes de terre, pour tout. On ne met jamais nos fruits et nos légumes dans un sac en plastique. On achète peu de choses avec un emballage non recyclable. Même le café et le vin, on a trouvé comment les acheter en vrac !
«Notre record pour une semaine: 20g de déchets…»
Désormais, le problème est double :
1) il y a des choses qu’on ne peut pas recycler ou réutiliser (comme les coton-tiges). La seule solution est donc d’arrêter de les consommer, ce qui est un peu drastique ;
2) un événement comme un apéro ou l’achat de quelque chose pour la maison fait monter notre niveau de déchets de la semaine dans la stratosphère.
Recyclables
On recycle beaucoup moins à Paris qu’à Londres. Quand j’habitais Camden dans le nord de Londres, il y avait des collectes de déchets alimentaires et de toutes sortes de plastique. Ça va venir à Paris – il y a des essais dans le 3ème et le 11ème. Mais bon, le recyclage, ce n’est vraiment pas la solution. Ce sont souvent des déchets sous un autre nom. Même si nous avons énormément minimisé nos déchets (bouteilles, PQ, emballages…), nous créons toujours beaucoup de déchets recyclables qui nécessitent de l’énergie pour être transformés en produits utiles. Bref, plus on entre dans « notre vie zéro déchet », plus on se rend compte que notre problème principal, ce sont les soi-disant recyclables.
Réutilisables
On a une règle : si l’on n’utilise pas quelque chose au moins une fois par an, on la donne. Chaque semaine, il y a quelque chose à donner à Emmaüs. On nous a même proposé de devenir patrons de notre Emmaüs local !
Déchets alimentaires
On met dans notre lombricomposteur presque toutes nos épluchures, notre marc de café, nos sachets de thé, etc. Les vers n’aimant ni les agrumes ni les choses acides (comme les épluchures d’oignon ou d’ail), on va régulièrement au bois de Boulogne. On creuse un trou et on enterre tous les déchets alimentaires dont le lombricomposteur ne veut pas. Au passage, on nettoie quelques capotes et seringues qui traînent dans le coin !
L’engrais produit nous sert pour le mini-potager que nous avons commencé sur le balcon.
Un mot sur les coquilles
Nous sommes végétariens pour raisons de santé, d’environnement et de droits des animaux. Mais pas végétaliens. On ne mange ni viande ni poisson, mais des œufs, du fromage, du lait et surtout du beurre salé ! On mange également les mollusques bivalves (huîtres, moules, saint-jacques, palourdes) qui n’ont pas de système nerveux central. Et les coquilles ? On les jette dans la Seine pour qu’elles repartent à la mer.
La suite
Aujourd’hui, six mois après avoir commencé, nous atteignons une limite. On a du mal à produire moins de déchets. Difficile d’aller plus loin. C’est le moment idéal pour participer à la première édition du festival Zero Waste France qui commence le 30 juin au Cabaret Sauvage, à quelques centaines de mètres de chez nous. Le signe que nous pourrons faire mieux à l’avenir ! On y trouvera sans doute des solutions dont on n’a pas idée actuellement. Cinquante ateliers pratiques, ça ne peut que nous inspirer pour poursuivre l’aventure. Et vous ?
En savoir plus sur le festival Zero Waste France, du 30 juin au 2 juillet à Paris