A la Fête de la récup’ à Paris les 18 et 19 juin, Ariel Martín Pérez a proposé aux visiteurs de transformer des déchets électroniques en une typographie design. Il nous donne la recette de sa «fonte collaborative».
Un défilé de vêtement upcyclés, un collectif des gueux et ses jeux forains, et même une forge mobile : la deuxième édition de la Fête de la Récup‘, les 18 et 19 juin à la Halle des Blancs Manteaux à Paris, a proposé au public ses ateliers et conférences sur l’économie circulaire à l’initiative du Réseau des acteurs du réemploi en Ile-de-France.
L’édition 2016 avait pour focus la réparation, avec l’espace du repair café, animé par La Petite Rockette et Ubuntu, la réalisation d’un immense portrait sur textile conducteur à partir de LEDs de récup’ par Data Paulette ou encore l’atelier restauration d’instruments et autres pédales d’effets par la Ressourcerie du spectacle. Au milieu des fers à souder, Ariel Martín Pérez, vice-président de l’association de valorisation des déchets électroniques Electrocycle, proposait un atelier qui nous a tapé dans l’œil : la création d’une police de caractères – une fonte selon le terme consacré – à partir de lettres formées avec des objets hétéroclites.
Ariel Martín Pérez, directeur artistique et illustrateur freelance, souhaitait « un atelier sur le réemploi adapté à tous, rapide et qui fasse découvrir également le monde de la typographie ». Il a bien voulu nous livrer sa méthode.
Matériel
– des déchets électroniques, idéalement noirs (dragonnes d’appareils photos, vieux écouteurs, morceaux de plastique, etc.) ;
– un smartphone équipé d’un appareil photo et d’un Flash ;
– trois logiciels open source : Gimp, Inkspace et Fontforge ;
– une liste des différents types de lettres, à imprimer depuis le logiciel Fontforge.
Conception pas à pas
1) Faire sa composition
Choisir une lettre sur la carte de caractères et disposer des objets en conséquence sur une feuille blanche A3.
2) Photographier la composition
Prendre la lettre en photo (en se plaçant bien au-dessus à l’horizontale).
3) Importer la photo dans le logiciel Gimp
Les étapes logicielles sont illustrées par Ariel Martín Pérez avec l’exemple d’un «c cédille».
4) Travailler les seuils de l’image pour la transformer en aplat noir sur Gimp
5) Nettoyer les ombres, artefacts, etc., toujours sur Gimp
6) Importer l’image nettoyée dans le logiciel Inkscape et la vectoriser
7) Importer le fichier vectoriel (format .svg) dans Fontforge et réduire le nombre de points
8) Aperçu final de la lettre dans la fenêtre «Metrics» de Fontforge
La fonte de la Fête de la Récup’
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