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Formlabs rachète Pinshape, «le Itunes de la 3D»

La lumière au bout du tunnel. © Pinshape

Alors que la plateforme d’impression 3D annonçait sa fermeture imminente, retournement de situation: le fabricant d’imprimantes 3D Formlabs s’en porte acquéreur. Après Thingiverse de Makerbot, voici Pinshape de Formlabs.

Le 29 mars, la nouvelle tombe : la plateforme d’échanges de plans d’impression 3D canadienne Pinshape va fermer. « Malheureusement, nous n’avons pas pu construire une entreprise durable et continuer nos activités », explique l’équipe dans un post de blog (disparu depuis). La nouvelle est soudaine, le délai très court : la fermeture est prévue deux jours plus tard, le 31 mars. Un acheteur potentiel vient de les laisser tomber. « Nous n’avons pas d’autre choix. »

 

Mail envoyé par Pinshape à ses utilisateurs (capture écran). © DR

Le deuil sera de courte durée. Le 1er avril, nouvelle annonce de la team Pinshape : finalement, ils resteront ouverts. Un mois plus tard, dans un communiqué, Pinshape annonce le rachat par Formlabs, fabricant d’imprimantes 3D fondé par trois anciens étudiants du MIT. Combien ? Contacté par téléphone, Lucas Matheson, président cofondateur de Pinshape, reste discret : « Nous ne révélons pas les termes de l’accord. » Quant à l’acheteur potentiel qui a déserté au dernier moment, c’est « no comment ».

Si « aucun changement significatif » n’est à prévoir dans un futur proche pour les utilisateurs de Pinshape, les activités, sises à Vancouver, seront progressivement transférées à Boston, siège de Formlabs. Sur le sort des sept employés de Pinshape, « nous n’avons pas formalisé les détails », fait savoir Lucas Matheson. 

Pour Formlabs, qui suit les pas de Makerbot et sa plateforme Thingiverse, c’est une bonne prise. Baptisé « le Itunes de la 3D », Pinshape, fondé en 2013, permet aux designers de partager ou vendre leurs plans. Sur son blog, l’équipe de Pinshape donne aussi des conseils pour apprendre l’impression 3D : « Comment imprimer sans support » ou « les erreurs d’imprimante 3D les plus communes, et comment les réparer ». La communauté compte 90 000 utilisateurs dans plus de 150 pays, détaille Lucas Matheson, dont des milliers de designers. Environ 15 000 plans ont été partagés, le plus souvent en open source, et Pinshape enregistre 1 500 téléchargements par jour. 

Une imprimante Formlabs. © Formlabs

Ebay et Amazon se préparent 

Si certains utilisateurs s’inquiètent de voir la plateforme passer aux mains de Formlabs, la plupart sont ravis du sauvetage. Lucas Matheson, lui, se dit « très enthousiaste que Pinshape rejoigne la famille Formlabs ». « A l’heure qu’il est, en terme de business autonome, il semble difficile pour une plateforme de commerce de fonctionner de manière indépendante, explique-t-il. Nous avons toujours su que Pinshape serait mieux intégré dans une organisation plus large qui peut fournir un soutien à plus long terme. »

D’autant que le boom des imprimantes 3D de bureau ne s’est pas encore produit. Une « contraction du marché inattendue », reconnaît Lucas Matheson, même s’il reste optimiste sur les « opportunités sur le marché des professionnels et des “prosommateurs” ».

Malgré un écosystème en construction, le marché des plateformes 3DP (pour 3D Print) promet d’être florissant. « Le rôle de fournisseur de plateforme est l’objectif le plus stratégique à viser, et ce rôle est encore très largement à prendre », analysait en janvier l’enquête sur la 3D de la Harvard Business Review. Ce n’est pas un hasard si les grandes entreprises se placent : Ebay a déposé un brevet pour une plateforme 3D de mise en relation et Amazon a préempté le nom de domaine amazon3dprinting.com (qui mène pour l’instant à amazon.com). « La valeur d’une plateforme de marché 3DP est évidente à long terme, mais pour beaucoup, le chemin de la monétisation n’est pas si clair », reconnaît Matheson. 

Lire notre enquête sur le marché de l’impression 3D, partie 1, 2 et 3