Nuit Debout va-t-elle se mettre en mode makeuse? En tout cas, les besoins ne manquent pas. Vélo générateur, Piratebox ou panneau d’affichage Raspberry Pi… Cahier de doléances.
Sur la place de la République, à Paris, l’idée d’une Nuit Makeuse fait son chemin et a déjà son wiki. Lancée dimanche par la sociologue et hackeuse Laurence Allard, de Labo Citoyen, la proposition (formelle, pour suivre le jargon en vigueur) a reçu son lot de mains marionnettes (pour dire, « je suis d’accord ») à la commission numérique de Nuit Debout. Ne reste plus qu’à trouver une date (on vous tiendra au courant, mais le 27 avril semble atteindre un quasi consensus).
Déjà largement relayée sur les réseaux sociaux, notamment sur Periscope, Nuit Debout a désormais son propre site web, son appli et une Open Street Map pour trouver en temps réel l’emplacement des commissions.
La carte Open Street Map de Nuit Debout République:
Pour Laurence Allard, il est important de « rematérialiser » ces échanges. « A l’espace public urbain s’est ajouté l’espace public numérique. C’est intéressant de faire en sorte qu’il y ait ce continuum, que les choses soient connectées. »
Hackers et makers sont donc invités à mettre leurs compétences en commun. Comment ? Les idées ne manquent pas. Makery dresse ici la liste des souhaits.
Le vélo générateur
Vous avez sûrement entendu parler de la « marmitegate ». Mais qu’en est-il du « lampagate » ? Dans la nuit du mardi 12 avril, blackout sur les manifestants : exit les lampadaires, la place de la République est plongée dans le noir. Les uns accusent la mairie, la mairie nie. Bref, on a plus trop confiance en la mairie à Répu.
Comment autonomiser la place en énergie propre ? Construire son propre générateur électrique, autonome et écolo, pour alimenter sons et lumières. Et pourquoi pas avec un vélo ?
Un tuto pour fabriquer un vélo générateur d’électricité:
Disconnect…
Échanger des infos et télécharger des documents, c’est possible. La Copiothèque, lieu d’échange de textes, et Bibliodebout, gratuiterie de trocs de livres, ont chacun mis en place leurs Piratebox pour stocker leurs documents et les échanger avec les passants curieux. Un serveur donc, mais aussi un réseau wifi local. Ultra local même puisque le signal dépasse tout juste un mètre. « Ça permet de recréer le face à face, l’échange », défend Vincent, maitre ès PirateBox de la Copiothèque. L’avantage ? Les Piratebox peuvent aussi être liées en elles par un réseau maillé. Ne reste qu’à apporter son nano-ordi Raspberry Pi et suivre le tuto !
il y a une #copiotheque à côté de la #bibliodebout #nuitdebout pic.twitter.com/kWcovbAuiu
— Siℓvè𝐫ε ᵐ𝑒ʳ𝐂i𝒆r (@Silvae) April 13, 2016
L’information Led
D’un côté, les logiciels et l’API de la ville, de l’autre des Leds et des Raspberry Pi. L’idée : afficher en temps réel les interactions numériques du mouvement (vote, participation, présence par villes, etc.). Quelques points de soudures et Nuit Debout aura son affichage officiel.
Démocratie ouverte, chaîne de blocs et chiffrofête
Richard Stallman, le pionnier du logiciel libre, l’a dit : le rôle des hackers sur cette place doit aussi être d’éduquer « aux droits humains numériques et à la justice ». Dimanche 17 avril, à la commission numérique, quelques développeurs viennent présenter les résultats du hackathon Open Democracy Now qui a eu lieu la veille au Numa. Peut-on mettre en place un système de vote grâce à la chaîne de blocs (ou même une caisse commune pour le mouvement, comme l’évoque cet article), quel outil de démocratie ouverte est le plus efficace pour le vote en ligne… ? Développeurs et porteurs de projets sont sur tous les fronts (et cherchent des volontaires).
Une chiffrofête (ou cryptoparty) est aussi prévue à la fin du mois. Pour plus d’infos, rendez-vous sur la place et demandez le bulletin quotidien Nuit Debout !
Le wiki pour suivre les projets de Nuit Makeuse et celui de la commission numérique Hacking Debout