Theo Jansen s’est rendu célèbre avec ses créatures mille-pattes en plastique recyclé mues par le vent. Sans égaler le gigantisme des œuvres du maître, des modèles DiY célèbrent cet art du mouvement. Revue.
Ses « créatures de plage » prolifèrent sur les côtes depuis 1990. L’artiste physicien néerlandais Theo Jansen a sorti l’art cinétique des galeries pour donner vie à de drôles de bestioles, machines-engrenages utilisant le vent avec un raffinement extrême. Avec leur démarche d’insecte fascinante, les Strandbeest, réalisées à partir de bouteilles et résidus de plastique, développent des propriétés mécaniques extraordinaires. Theo Jansen a d’ailleurs conçu son bestiaire en s’inspirant des théories de l’évolution. Ses Animaris déambulent sur de nombreuses plages du monde, environnement venteux oblige, s’arrêtent dans les musées, comme au Palais de Tokyo en 2015 ou, en ce moment, à Chicago. Makers et amoureux de cet art éminemment DiY s’en sont inspirés pour proposer des modèles certes moins gigantesques, mais tout aussi mobiles.
«Beach session» d’Animaris (2013), Théo Jansen:
La rusticité des éléments de fabrication, tubes PVC, voiles, bouteilles en plastique, sont propices à la bricole. Mais avant de s’attaquer à la réalisation d’une créature du vent « à la Theo Jansen », il est indispensable de comprendre le mécanisme à l’œuvre pour les pattes de la bestiole, avant de choisir l’énergie, et, partant, la force d’entrainement.
Les jambes : une figure imposée
Si les créatures de plage ont cette démarche si naturelle, c’est grâce à un algorithme mécanique que Theo Jansen a établi selon « onze nombres sacrés » (qu’il détaille abondamment sur son site). L’impression de complexité du mécanisme vient de la superposition de plusieurs jeux de pattes. En partant d’un seul jeu de pattes, on suit plus facilement les tutoriaux…
Le mécanisme de la marche des Créatures de Jansen (2009):
Une fois cette figure imposée comprise, il suffit de choisir le fichier pour imprimer puis découper les éléments du mécanisme. Quasiment tous les sites d’impression 3D, d’Instructables à Thingiverse, proposent leurs tutos inspirés par Theo Jansen. Papier, carton, bois ou plastique, du moment que les cotes sont respectées, l’animal robot fonctionnera. Toutefois, le poids de la créature, la souplesse des articulations, c’est-à-dire le choix des attaches, et l’énergie motrice seront déterminants.
La force d’entraînement: simuler les éléments
Il n’y a pas de secret, les Animaris sont mus par une action rotative qui leur imprime ses mouvements, comme le montre le schéma ci-dessous.
Si vous optez pour un modèle de petite taille, inutile de compter sur le vent. On vous conseille d’utiliser un moulin alimenté par un ventilateur ou un sèche-cheveux. En trahissant le concept d’énergie propre et 100% autonome, il existe aussi des variantes motorisées, qui ont recours à de petits moteurs de modélisme ou, pour de plus gros modèles, qui détournent le mouvement d’une perceuse.
Et oui, il existe aussi un modèle alimenté par une boule à hamster:
Avant d’écumer les sites de partage de fichiers à la recherche de votre bonheur, sachez que Theo Jansen lui-même propose des kits à monter de ses marcheurs de vent (à partir de 35 €).
Choisissez votre Animaris DiY sur Instructables ou Thingiverse (et envoyez-nous des photos de vos réalisations !)