Les femmes codent mieux que les hommes. Encore faut-il qu’elles restent anonymes… C’est ce qui ressort de Gender Bias in Open Source: Pull Request – Acceptance of Women Versus Men, une étude publiée dans le journal PeerJ décortiquant les préjugés sexistes dans les communautés de la programmation open source.
Des chercheurs des universités américaines de San Luis Obispo et de Caroline du Nord ont passé au crible 3 millions de contributions publiées en 2015 sur Github, la gigantesque bibliothèque de codes open source qui fédère une communauté de 12 millions d’utilisateurs. Et les contributions des femmes, quand elle sont postées sans mention du genre de leur auteur, ont tendance à être davantage validées : 78,6% contre 74,6% pour les lignes écrites par des hommes. Mais quand la codeuse précise son genre, le taux de validation chute à 65%.
Le milieu libriste n’échapperait donc pas à la règle des pratiques sexistes et de la sous-représentation des femmes dans les métiers de l’informatique, fréquemment pointées du doigt. D’ailleurs, selon l’étude, 11,2 % seulement des développeurs open source étaient des femmes en 2013.
Pourtant, les premiers développeurs étaient… des développeuses. En 1945, l’armée américaine avait recruté six chercheuses de l’université de Pennsylvanie pour travailler sur un projet gouvernemental top secret, l’Eniac (Electronic Numerical Integrator Analyser and Computer), le tout premier ordinateur programmable. Ces pionnières de l’informatique et leur ordinateur historique sont depuis devenu-e-s des icônes, au point que Philadelphie leur consacre un jour de fête chaque 15 février.