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Codingame, parce qu’il n’y a pas que les enfants qui jouent à coder

Codingame propose des dizaines de jeux pour apprendre à coder, comme ici un puzzle game dont l'objectif est de faire sauter une moto (capture écran). © DR

Codingame est une start-up de Montpellier qui réunit des centaines de milliers de développeurs ou hackers amateurs en ligne, pour jouer. Ou plutôt pour apprendre et se perfectionner au code, voire trouver du travail, via une interface ludique à la Scratch.

Une start-up à Montpellier basée sur le jeu sérieux qui réussit à lever 1,5 million d’euros auprès du même investisseur que Blablacar, c’est la jolie histoire de Codingame. A l’origine, l’envie de Frédéric Desmoulins, ingénieur en informatique qui mange par passion du Python, du Ruby, du Java, de pouvoir coder tout le temps, pour le plaisir, pour évoluer. En 2012, il s’entoure de deux camarades rencontrés sur les bancs de l’université d’Oxford, en Grande-Bretagne, Nicolas Antoniazzi à la technique et Aude Barral au marketing, pour démarrer l’aventure Codingame, dont la plateforme est en ligne depuis septembre 2014.

Didactique et ludique, Codingame propose des modules variés pour apprendre ou se perfectionner. © DR

«Codingame intervient pour prendre le relais des plateformes d’apprentissage de code pour débutants. L’idée est de proposer à des développeurs qui ont déjà acquis des bases un panel de contenus ludiques diversifiés pour s’entraîner et monter en compétences.»

Aude Barral, co-fondatrice de CodinGame

Dans le feu de l’action, le développeur visualise directement le résultat de son code. © DR

Le principe est simple : Codingame plante le décor façon jeu vidéo et à vous de jouer pour avancer en tapant des lignes de code. Parmi les 26 langages disponibles, faites votre choix entre plusieurs niveaux de difficultés appliqués à différentes formules : du jeu individuel, du challenge multi-joueurs, des batailles de cinq minutes ou une petite énigme à résoudre le temps d’une pause café. Tout le code se fait directement à travers le navigateur, avec une fenêtre de visualisation en temps réel des actions, ce qui évite de devoir compiler.

«Ça va de l’exercice de base pour sortir d’un labyrinthe au code de sa propre intelligence artificielle où l’on peut créer virtuellement le comportement de son bot. Tout est possible et c’est ce qui rend le jeu si passionnant!»

Aude Barral, cofondatrice Codingame

Présentation de Codingame:

La plateforme, lancée il y a un an et demi, revendique une communauté de 300 000 codeurs dans plus de 165 pays (et envisage d’atteindre le million d’utilisateurs d’ici un an). 60% des joueurs sont des développeurs confirmés, le reste se partage entre étudiants, jeunes diplômés, geeks autodidactes et même lycéens curieux. Un réseau de partenariats est également en place avec des écoles et formations accélérées en apprentissage du code.

Un Pôle emploi pour codeurs

Et puisque Codingame réunit un grand nombre de développeurs, elle organise des concours de programmation en ligne (le dernier en date a réuni 6 000 candidats le 28 novembre, sur la théma Code vs Zombies), sponsorisés par des entreprises de la scène Frenchtech. Nintendo, Ubisoft, Dassault Systèmes ou encore Blablacar ont ainsi déjà pris part aux évènements afin de repérer leurs futures recrues, jugées sur leurs compétences réelles.

«Il y a plus d’offres d’emploi que de développeurs et il est parfois difficile de recruter les bons profils. Nous permettons aux entreprises d’entrer facilement en relation avec les challengers, dont le code anonyme a valeur de CV.»

Aude Barral, co-fondatrice Codingame

Forte de sa deuxième levée de fonds de la fin 2015, la start-up montpelliéraine nourrit un rêve américain, dont la première étape aura lieu en février à San Francisco. Le trio présentera en exclusivité à la Developerweek, la grand-messe des codeurs, un nouveau jeu d’intelligence artificielle.

Prochain challenge en ligne le 27 février, sur fond de «Star Wars»