Youfab 2015 expose les prix internationaux du Fabcafé de Tokyo
Tokyo, de notre correspondante
Les gagnants du concours Youfab 2015 sont annoncés. Organisé par le Fabcafé de Tokyo, ce concours de fabrication créative a distingué, parmi 152 projets issus de 26 pays, 25 finalistes, dont 11 Japonais. Les œuvres primées (ou leur vidéo/avatar) sont exposées au Fabcafé de Tokyo jusqu’au 8 février.
Robe cinématique
Le grand prix a été attribué au duo de designers américains Nervous System pour sa Kinematics Dress, une robe « cinématique » qui sort sur mesure d’une imprimante 3D. Le tissu est composé de plusieurs triangles rigides en nylon, qui s’entremêlent pour former une pièce légère à l’apparence fluide et malléable. Si ce vêtement transparent fait davantage penser à une pièce de défilé qu’à une robe d’été, l’invention cinétique des habits sur mesure imprimés en 4D (ils changent de forme en permanence) nous projette dans l’âge des makers fashion. Des prototypes de cette robe conçue en 2014 font d’ailleurs déjà partie des collections permanentes du Musée d’art moderne et du Musée Cooper Hewitt à New York.
Grande absente de l’exposition au Fabcafé, Making Gestures, la machine mystère du Chilien Diego Pinochet, qui a obtenu le premier prix. Présentée comme une CNC à cinq axes qui réagit aux gestes de l’utilisateur, son unique prototype a été confisqué à l’aéroport de Boston, où ce professeur d’architecture au MIT prenait l’avion pour Tokyo.
Certes, la technologie actuelle des capteurs de mouvement ne fait pas douter de son existence, mais on aurait aimé voir en direct la sorcellerie annoncée consistant à sculpter un objet en temps réel en collaboration avec une CNC intelligente…
«Making Gestures», Diego Pinochet:
Des machines sur le podium
Fatalement, les imprimantes 3D et autres machines originales trustent le palmarès. Pour son projet Artifacts (prix du jury), l’Israélien Jon McTaggart a détourné un robot industriel pour lui faire imprimer des objets en sable, ressuscitant ainsi le travail de l’argile. La Flux Delta, du collectif taïwanais Flux, est une petite machine DiY qui permet d’imprimer ou de scanner en 3D, en plus de graver au laser. L’imprimante 3D à 60$ de Formbytes Technologies (pas loin en concept de l’OCPC), entièrement open source, utilise des composants recyclés à 80%.
Circular Knitic, de Varvara Guljajeva et Mar Canet, est une machine à tricoter open source qui permet de tricoter presque n’importe quoi, à condition que l’objet soit à motif régulier et de forme tubulaire, comme une écharpe.
Fabriqué au Petit fablab de Paris par Arthur Baude, le Brumascope est une machine low-tech, fabriquée en grande partie à partir d’éléments de récup’, « qui génère des images dans un nuage de brume qui s’épaissit ou s’affine en suivant une boucle sonore et visuelle ».
Pour Transient Materialization, produit par l’Ecole polytechnique de Lausanne (Suisse), Shih-Yuan Wang s’est amusé à créer une machine à mousse, dont les formes jaillissantes peuvent surprendre.
«Transient Materialization», Shih-Yuan Wang:
On apprécie particulièrement l’installation Light Play du duo américain Robot Army. Leur projet de kit pour fabriquer l’unité robotique à trois axes (pas loin en fonction de l’OCPC) sur Kickstarter a permis d’en réaliser toute une armée (nostalgique des bons vieux Nabaztags), contrôlée par gestes humains via Leap Motion.
Sans oublier Sound of Tap Board, conçu lors d’un hackathon par un groupe de jeunes Japonais : un plateau à claquettes se transforme en instrument de percussion infini, où la claquette classique se mêle en direct avec des sons pré-enregistrés, déclenchés et rythmés par la danse humaine.
«Sound of Tap Board», interprété par Ippei Yonezawa, vidéo de Neji Sato:
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