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Au CES 2016, la French Tech lisse ses plumes

Encore mieux en 2017? L'an passé, les start-upers français avaient débarqué en masse au CES 2016. © Business France

A Las Vegas, le débarquement en force des start-ups de la French Tech n’est pas passé inaperçu lors du Consumer Electronics Show, qui s’est achevé le 9 janvier. Ou comment les objets connectés à la française sont bien partis pour séduire les investisseurs américains.

Le Consumer Electronics Show (CES), le plus grand salon hi-tech de la planète, s’est achevé le 9 janvier à Las Vegas avec son lot habituel d’annonces fracassantes des géants de l’industrie. Et un net infléchissement de tendance. Après la frénésie des smartphones et des écrans, l’édition 2016 était placée sous le signe des objets connectés, des voitures autonomes, des drones, des casques de réalité virtuelle – dont le fameux Oculus Rift et son prix public dissuasif annoncé à 699€ –, et des wearables en pagaille.

Car l’Internet des objets (ou IoT, pour Internet of Things) s’affirme comme le territoire de prédilection des start-ups de l’innovation, plus présentes que jamais lors de cette grand-messe du tout connecté : près de 500 jeunes entreprises y exposaient en 2016, dont plus d’un tiers issues de la French Tech, l’initiative lancée par le gouvernement français fin 2013 pour booster la productivité des entreprises innovantes.

Ce coup de projecteur outre-Atlantique explique d’ailleurs la présence inédite du label de l’innovation made in France sur les réseaux sociaux associé à l’IoT.

Les hashtags le plus souvent associés à #CES2016

Dans la constellation des hashtags les plus fréquemment associés au #CES2016 figurent en bonne position l’IoT et… la French Tech. Source : hashtagify

Emmanuel Macron, super héros de la French Tech? 

Too much ? Le visuel de la French Tech a été remplacé par un coq en origami. © DR

Avec ses 190 start-ups et sa cohorte d’entreprises institutionnelles comme la Poste ou Engie, la France est devenue le premier pays européen représenté au CES, derrière les Etats-Unis. Cette présence massive a porté ses fruits. Cocorico des politiques, Emmanuel Macron en tête : 15 entreprises françaises sont lauréates d’un prix de l’innovation au CES 2016. Séduit, le géant Cisco a annoncé vouloir investir 200 millions de dollars dans les start-ups en France. 

Porte-étendard des entrepreneurs labellisés French Tech, le ministre de l’Economie était venu défendre à Las Vegas les vertus de l’innovation à la française auprès des investisseurs américains, avant de poursuivre son marathon séduction dans la Silicon Valley à la rencontre d’Apple et du lab Google X. Peut-être aussi préparait-il le terrain de #noé (hashtag compris), son projet de loi « des nouvelles opportunités économiques » dite loi Macron II – sans doute repoussée au deuxième semestre 2016.

Gonflé par tant de succès, le ministre a même lancé le 9 janvier une French Tech San Francisco rassemblant une communauté entrepreneuriale française de 2 500 membres active dans la Baie. 

François Geffrier on Twitter 

La French Touch de la French Tech

Mais indéniablement, la French Touch plaît aux Américains et les start-upers se montrent plutôt ravis du soutien affiché par le ministre. 

«Quelle énergie! Notre participation au CES va au-delà de nos espérances, c’est un véritable raccourci pour obtenir des contacts avec des distributeurs ou des investisseurs, le bouche à oreille fonctionne vite, ce qui reste compliqué en France.»

Christel Le Coq, fondatrice et PDG de E-Sensory

Remarquée pour son Little Bird, un sextoy qui se connecte à des e-books érotiques, Christel Le Coq  joue les prolongations à Las Vegas « sur le conseil des anciens participants et des habitués », histoire de transformer l’essai avec les investisseurs rencontrés lors du CES. Son objectif ? Préparer la prochaine levée de fonds qui devrait permettre la commercialisation de la série en juin 2016. L’oiseau érotique (qui change du canard de baignoire) n’est disponible qu’en version bêta pour la Saint-Valentin. « Les Américains reconnaissent que les start-ups françaises sont fortes en ce qui concerne l’innovation d’usage. Mais on a besoin de davantage d’affichage. En ce sens, la French Tech est une chose très positive », ajoute-t-elle.

Vidéo de présentation du sextoy vibrant Little Bird:

Dans un tout autre registre, France Craft Automobiles présentait Pixel, une voiture en kit électrique et connectée, conçue pour être montée dans le garage du coin. Ses modules de base personnalisables peuvent être recyclés ou réemployés au gré des besoins ou des envies de l’utilisateur. Finie la traditionnelle chaîne de montage, les commandes passent par une plateforme dédiée avant assemblage dans un atelier membre du réseau. Disponible courant 2016, son prix ne devrait pas excéder les 10 000€, batteries incluses.

Electrique et hyperconnectée, la Pixel se monte près de chez soi. © DR

Au rayon wearables, place à la surenchère!

Après la déferlante des smartwatches en 2015, au tour des accessoires de sport grand public de se connecter dans tous les sens, chaussures en tête. Sur ressorts ou à laçage automatique, un seul mot d’ordre : être smart et améliorer les performances du joggeur du dimanche. Celles d’Enko par exemple propulsent littéralement le coureur sur amortisseurs. Ces runners fabriqués dans l’Aude par un ingénieur de 61 ans passionné de course à pied s’adaptent par tranche de 10 kilos à la morphologie et au poids grâce à un système de ressorts installés sur-mesure. Et remportent au passage un CES Innovation Award.

Vidéo de présentation des chaussures Enko:

Mais la palme du pied connecté revient aux Smartshoes 01 fabriquées par les constructeurs nancéiens Digitsole et Zhor Tech. Non seulement elles se lacent toutes seules, mais leurs capteurs mesurent appui, distance parcourue, trajet effectué et calories dépensées. Encore plus fort : la connexion par Bluetooth permet de contrôler la température des semelles depuis son smartphone, histoire de garder ses arpions au chaud en hiver. Toujours au stade de proto, la paire devrait se vendre autour de 450€. Le patron de Digitsole envisage déjà d’autres développements, notamment des escarpins à talon télescopique. Pour un défilé au CES 2017 ?

Vidéo de présentation des Smartshoes 01:

Le site du CES 2016