Made in Japan, Mesh est le nouveau kit de prototypage pour tous, qui permet une appropriation ludique de l’Internet des objets. Dans la famille des Littlebits américains et de son équivalent européen SAM.
Tokyo, de notre correspondante (texte et photos)
Dans un workshop Mesh à Yokohama, un gobelet cyclope perché sur trois stylos se met à marcher lorsqu’une participante soulève une haltère en plastique. Takehiro Hagiwara, fondateur du projet Mesh chez Sony, joue de la guitare électronique en bois découpé au laser. Dans la boutique Assiston de gadgets design à Harajuku, Tokyo, une vendeuse fait voler un avion en Lego qui déclenche des effets sonores différents selon sa position et son angle de vol.
Mesh («Make, Experience, SHare», ou «maille» en anglais) est l’équivalent japonais des briques US colorées de Littlebits et des dominos connectés des Européens de SAM, qui démocratisent le prototypage rapide pour l’Internet des objets. Mesh repose sur le principe de modules individuels à fonction unique, chacun plus petit et moins lourd qu’une boîte d’allumettes (13 g environ), complètement encapsulés et connectés grâce au Bluetooth (BLE). Ces tous petits dominos design, légers et colorés, peuvent facilement s’attacher aux objets ou se cacher à l’intérieur, afin de les animer ou les transformer en contrôleurs/capteurs pour déclencher d’autres actions ludiques ou pratiques.
Une brosse connectée réalisée avec des modules Mesh:
Une fois reconnus par l’application mobile pour iOS, les modules se connectent entre eux ou s’associent à d’autres fichiers (sonores, etc.) ou fonctions (envoi d’un SMS, etc.) d’un iPad ou iPhone. L’interface est entièrement intuitive et visuelle, à l’aide d’icônes et de flèches sur un écran tactile, encore plus facile d’usage que Scratch, le programme du MIT pour apprendre aux enfants à coder. Et aucun composant électronique n’est visible sur les dominos, d’où la magie apparente.
Vidéo de présentation du projet Mesh:
Né d’un projet expérimental développé chez Sony Japon, dévoilé à la Maker Faire San Francisco en mai 2014, financé grâce à une campagne de financement participatif en janvier 2015, lancé en juillet 2015, Mesh ne propose pour l’instant que sept modules distincts : bouton, LED, capteur d’orientation, capteur de mouvement, capteur de luminosité, capteur de température et d’humidité, et GPIO (General Purpose Input Output). Ce dernier module d’entrée sortie pour un usage général permet de connecter d’autres capteurs ou acteurs, notamment des servomoteurs.
Pour ceux qui voudraient aller encore plus loin, le Mesh SDK est désormais disponible en version bêta, qui permet de programmer ses propres modules avec un peu de Javascript.
Depuis deux mois, tous les modules sont disponibles à la vente individuellement ou en kit à la boutique tokyoïte Assiston, ainsi que via Internet, sur Amazon.co.jp, Yahoo.co.jp ou Switch Science au Japon, ou sur Amazon.com aux Etats-Unis. Ils coûtent entre 50 et 180 euros. Chez Assiston, une centaine de modules et kits ont déjà été vendus. Pour l’instant, l’Europe est exclue de la vente mais le projet Mesh vient juste de décoller…