Le lab de Dassault Systèmes cherche makers sachant voyager
Publié le 13 novembre 2015 par Nicolas Barrial
Dassault Systèmes lance le 3DExperience Lab, un accélérateur de start-ups. La secrétaire d’état au numérique, Axelle Lemaire, est venue parrainer ce programme qui lorgne du côté des makers et des fablabs.
Dassault Systèmes avait vu les choses en grand ce 9 novembre pour présenter le 3DExperience Lab, son tout nouveau programme d’aide pour jeunes pousses du numérique situé au cœur de son campus de Vélizy-Villacoublay, en banlieue parisienne.
Exposition de projets, conférence fleuve en présence du directeur général de Dassault Systèmes Bernard Charlès et, cerise sur le gâteau, une allocution d’Axelle Lemaire, la secrétaire d’état chargée du numérique. Il faut dire qu’il s’agissait pour Dassault Systèmes d’afficher son expertise sur une tendance forte de l’innovation : l’intelligence collective, le crowdsourcing. Ce que Bernard Charlès a regroupé sous l’intitulé « économie de l’expérience » lors de son introduction.
« Tous entrepreneurs » pouvaient-on lire sur les cartels. Dassault Systèmes se propose d’être un des facilitateurs de ce mouvement. Son 3DExperience Lab se présente comme une opportunité pour des start-ups de rejoindre l’écosystème Dassault pendant une année renouvelable. Les équipes, choisies sur projet, bénéficieront d’un entourage de spécialistes, de relais internationaux, ainsi que de locaux de réunion et de travail.
Si la terminologie « lab » peut paraître trompeuse pour un programme d’accélération, l’univers des labs n’est pas absent de la proposition, loin s’en faut. Il s’agit même d’une main tendue au mouvement maker, cité comme moteur d’innovations à la fois dans le discours d’Axelle Lemaire et dans celui de Bernard Charles. D’ailleurs, un fablab flambant neuf est à la disposition des pensionnaires pour du petit prototypage.
Et si cela ne suffit pas, l’Usine.io est partenaire du programme pour prodiguer du mentorat. Enfin, en se baladant dans le hall où se côtoyaient drone, imprimantes 3D et robots, on percevait aisément la couleur « lab culture » que Dassault a voulu donner au programme.
Toutefois, il ne suffit pas d’arriver avec son projet sous le bras pour franchir les portes de cet élégant campus. Il y a un certain nombre de critères à remplir que Frédéric Vacher, responsable du programme, a égréné au cours de la présentation. Notamment un prérequis commun à tous les programmes d’accélération : « scalibility ». Un terme dont on cherche toujours une traduction appropriée en français mais qui signifie que l’offre doit s’adapter à une demande croissante.
Pour faire simple, on cherche de l’ambition et ce n’est pas ce qui manque chez Dassault, avec ses logiciels qui simulent des villes entières ou, comme le rappelait Bernard Charlès, le Boeing 777, premier avion à avoir été conçu entièrement virtuellement sur des technos Dassault Systèmes. Ces mêmes logiciels haute performance qui seront à la disposition – formation comprise – de ceux qui feront partie du programme.
Télescope DiY et organes imprimés en 3D
On peut s’amuser de cette promotion du tout virtuel en regard du retour à la matérialité du monde maker. Mais dans fabrication numérique, il y a numérique et chez Dassault, on sait faire des plateformes qui permettent des montées en charge rapides. C’est ce que n’a pas manqué de souligner Thomas Marchand de Biomodex, un projet déjà membre du «3DX Lab» et qui fut invité à rejoindre Frédéric Vacher sur scène.
La start-up ambitionne de réduire les accidents opératoires en permettant de s’entraîner sur les organes imprimés en 3D. Le lab de Dassault a été impliqué dans la création d’une plateforme de gestion de projet ou encore dans la modélisation de résistance matériel pour faire écho à la fragilité des organes. Selon Thomas Marchand, 3DExperience Lab a aidé Biomodex à industrialiser tous les process, épargnant du précieux temps ingénieur.
Puis ce fut le tour de Jordan McRae d’Ultrascope de monter sur scène. Cet entrepreneur maker américain rompu à l’exercice de la keynote propose rien moins que d’observer collectivement les astéroïdes qui menacent la Terre au travers d’un télescope DiY. Des projets ambitieux donc, mais aussi altruistes. L’image véhiculée a sans doute compté dans la sélection. En effet, en échange des bons offices de Dassault Systèmes, celui-ci a, selon nos sources, un droit plein sur la communication des projets.
Enfin, à chacun des deux porteurs de projets, il fut demandé : « Où étiez-vous la semaine dernière ? » Et chacun de citer un endroit différent sur la planète. Ce fameux réseau mondial que Dassault Systèmes revendique et qui constitue l’un des points forts de l’accélérateur.
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