On a jeté un coup d’œil au chantier du futur TechShop parisien
Publié le 15 septembre 2015 par Robin Lambert
En octobre prochain ouvre à Ivry, en proche banlieue parisienne, le premier TechShop européen, en partenariat avec Leroy Merlin. Un atelier de bricolage ouvert et commercial à la mode américaine.
Juste en face du Leroy Merlin d’Ivry, au centre d’une zone commerciale accrochée au périphérique parisien, une petite porte donne sur le chantier du premier TechShop européen. Pour l’instant, les ouvriers peignent les murs et tentent de faire rentrer les machines dans l’atelier rempli d’échafaudages.
Le plus grand magasin pour makers d’Europe va ouvrir au 21, rue François-Mitterrand à Ivry-sur-Seine, une forme de prototype géant du partenariat avec Leroy Merlin. L’enseigne de bricolage du groupe Adeo s’est rapprochée de la start-up californienne pour défricher le marché des makers. Comparé au géant français et ses 14,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, TechShop, créée en 2006, fait encore figure de newbie, avec 10 millions d’euros engrangés en 2014.
Pour des tarifs qui devraient se rapprocher des huit TechShop déjà ouverts aux États-Unis (150 $ par mois ou 1650 $ l’année), les futurs clients d’Ivry auront accès à 1 600 m² d’espace de travail et à un million de dollars de machines diverses en accès libre pour les membres, annonce Charlotte Le Prince, de LeroySMerlin.
TechShop n’en est pas à son premier partenariat. Dans la ville d’Austin, le magasin est niché dans un Lowe’s, une chaîne entre Ikea et Leroy-Merlin qui fournit les matériaux de base aux makers d’à côté.
En plus des classiques imprimantes 3D, découpeuses laser et scies numériques, annonce Charlotte Le Prince, il y aura aussi une découpeuse à eau, de la soudure à l’arc, des salles de peinture pressurisée, des ordinateurs avec des logiciels de design 3D… Et du pop-corn gratuit, comme aux États-Unis.
Si TechShop représente l’aspect le plus commercial du mouvement maker, il y a bien sa place. Les futurs clients pourront arriver avec leur projet en tête, se former à l’utilisation des machines et se faire aider par des conseillers de projet TechShop ou tout simplement par les autres clients.
Et comme Leroy Merlin affirme que le magasin parisien ressemblera de près à ses cousins américains, voici ce que Makery a pu voir au magasin d’Arlington, dans la banlieue de Washington D.C.
À l’intérieur, on trouve tous les types de profils. Arsenio Menendez, étudiant en ingénierie de 18 ans, travaille à l’impression 3D d’une réplique du fusil d’assaut du jeu Halo. Selon lui, faire franchir le premier pas de la fabrication aux non-initiés est ardu : « C’est difficile de faire comprendre aux gens que ce n’est pas difficile ! » Un peu plus loin, Steve, vétéran de 52 ans et instructeur à TechShop, étudie le manche de machette qu’il a fabriqué.
Chaque magasin de la chaîne est sponsorisé par des entreprises locales. Ici, aux portes du Pentagone, c’est la Darpa (une des agences de recherche de l’armée américaine, connue pour avoir donné naissance aux premiers réseaux d’ordinateurs) et l’administration des vétérans qui ont mis la main au portefeuille. Les anciens soldats bénéficient du coup d’un abonnement annuel gratuit, qui permet d’assister à toutes les formations et d’utiliser les machines de TechShop.
A côté de la découpeuse laser, Steve Colthorp, game designer de 32 ans, construit des puzzles 3D en bois. Ce concepteur de jeux de plateau a découvert le TechShop d’Arlington sur le site Instructables.
TechShop semble attirer un public plus large que les makerspaces (peut-être grâce au côté pignon sur rue ?), comme cet anonyme qui construit un avion en aluminium à Arlington. Verra-t-on le même genre de projets dans le plus grand atelier ouvert d’Europe ?