L’université de Tokyo invente un vidéo-projecteur ultra rapide
Publié le 11 août 2015 par Nicolas Barrial
Le vidéo-proj’, c’est l’ami des artistes, il suffit de compter les installations qui le mettent en œuvre. L’université de Tokyo vient de prototyper un appareil qui s’adresse aux nouveaux modes de projections numériques, comme le vidéo-mapping ou la réalité augmentée.
DynaFlash, le vidéo-projecteur développé par le laboratoire Ishikawa Watanabe de l’université de Tokyo est un gros cube noir surmonté d’une caméra. La caméra est présente pour capter la position de l’objet sur lequel sera projetée l’image, ce qui est classique dans le cadre du vidéo-mapping par exemple. Ce qui l’est moins, ce sont les 3 millisecondes de vitesse de réaction de l’appareil et l’impressionnant framerate, qui monte jusqu’à 1000 images par seconde.
Des vidéo-projecteurs dépassés par les usages
Selon le laboratoire, la projection d’images dans le monde réel est devenue un champ d’application très important. Un grand nombre de systèmes mettent en scène des images couplées à des capteurs, mais les vidéo-projecteurs classiques sont conçus pour envoyer une image sur des cibles statiques. Et bien qu’ils délivrent de la haute résolution, le framerate se situe généralement entre 30 et 120 images par seconde, ce qui n’est pas adapté pour des applications dynamiques comme la réalité augmentée ou encore pour diffuser des images sur des cibles en mouvement.
DynaFlash utilise une matrice de micro-miroirs digitaux et des LEDs de haute luminosité. Des modules de calcul ultra rapides ont été installés dans un contrôleur FPGA qui gère les deux systèmes. Depuis un ordinateur relié au projecteur, un module de communication développé par le laboratoire transmet les images à grande cadence. Ce dispositif permet notamment d’envoyer les images sur des cibles qui bougent rapidement sans créer de flou de latence.
La vidéo de présentation des performances de DynaFlash:
Au delà de la perception de l’œil humain
Il faut noter toutefois une concession : l’appareil ne délivre qu’une résolution de 1024 x 768 et une palette de 256 couleurs. Mais le laboratoire japonais concentre pour l’instant ses recherches sur le temps réactionnel. Il prévoit de développer un capteur d’une sensibilité de l’ordre de la milliseconde — que l’œil humain ne perçoit pas — pour effectuer des calculs sur des objets tridimensionnels cette fois-ci.
Créé en 1999 par le professeur Masatoshi Ishikawa, le laboratoire Ishikawa Watanabe est spécialisé dans les architectures de capteurs, le contrôle d’image dynamique, les systèmes de vision et la méta perception — des technologies d’augmentation des sens humains. Les recherches sont menées avec les étudiants au sein de l’université de Tokyo.
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