Le Tricodeur est une machine à tricoter piratée, conçue pour détourner le sage design textile. Il est expérimenté à Bordeaux cet automne.
Le tricot est à la mode. Le hacking aussi. Alors, pourquoi ne pas concilier les deux ? Le Tricodeur est une machine à tricoter piratée et débridée, histoire de voir ce que ça donne quand on rentre du code d’un côté et de la maille de l’autre.
Au final, un résultat qui peut intéresser aussi bien la création textile que les filières de production plus industrielles. Le fonctionnement du Tricodeur repose sur des méthodes de programmation du type captation en temps réel ou utilisation d’agents autonomes. D’où des variations de motifs quasi illimitées, qu’il soient tracés par le déplacement d’un pixel selon un paramètre extérieur (si, si, même la vitesse du vent a été essayée), par déformation d’une grille de carrés, etc.
Le projet est porté par l’association bordelaise Sew&Laine et les expérimentations menées par le designer Louis Eveillard. Après une résidence d’essais et de création ouverte au public début septembre, le projet prévoit un temps de sensibilisation avec la journaliste Sophie Bramel jeudi 9 octobre à l’École Lim’Art de Bordeaux. Un workshop de trois jours pour expérimenter et pratiquer les techniques développées pendant la résidence suivra, du 10 au 12 octobre chez Sew&Laine. La restitution des travaux sera présentée lors de la Semaine digitale de Bordeaux du 13 au 19 octobre.
Sew&Laine a déjà expérimenté ce croisement des disciplines avec un synthétiseur en tricot interactif. Nommé le Synth&Laine, ce projet a été initié dans le cadre de la Semaine digitale 2013 en coproduction avec le collectif d’artistes numériques Les Morphogénistes présenté sur l’Iboat pour l’apéro-tricot musical les Pelotes Soniques #10.
Et bientôt, on verra peut être les hackers troquer leurs aiguilles à tricoter contre un métier Jacquard.