Le 17 mai, ils étaient une centaine de bidouilleurs au musée des Arts et Métiers à Paris pour la première édition du Hackarnaval. Retour en images sur cette fête du hack délurée et bon enfant.
Photos : Pauline Comte
Mais que faisaient les hackers au musée des Arts et Métiers ? A deux pas du pendule de Foucault, une communauté internationale de bidouilleurs, libristes et autres chercheurs en sciences sociales a décidé de faire sa fête au hacking en organisant une journée de démos et d’échanges autour de leurs pratiques, le 17 mai. Sorte d’anti-hackathon, l’objet, pas forcément identifiable, tenait à la fois du cabinet de curiosités électroniques et de l’agora des résistances numériques.
« A la base, plusieurs hackerspaces souhaitaient organiser des ateliers en commun. L’idée a fait son chemin, on en a parlé avec Luis Felipe Murillo, chercheur au Centre national des arts et métiers (Cnam), et c’est devenu le Hackarnaval », explique Martin De Bie, membre du hackerspace Datapaulette et du comité organisateur du Hackarnaval.
« Une fois la machine lancée, ça s’est réalisé en très peu de temps », ajoute Martin De Bie, venu au Hackarnaval avec une quinzaine de ses étudiants du Studio Objet Augmenté de l’Ecole nationale des arts décoratifs (Ensad), afin de les immerger dans la bidouille électronique.
Aux manettes du comité organisateur, plusieurs personnalités issues du milieu du hacking dont Mitch Altman, star de l’événement qu’on ne présente plus, mais aussi des chercheurs comme Michel Lallement, Isabelle Berrebi-Hoffmann et Marie-Christine Bureau venus évoquer leur dernier livre Makers : enquête sur les laboratoires du changement social.
Pour cette première, de nombreux hackerspaces français ont répondu à l’appel. La Paillasse, Datapaulette et le Jack (Paris), Labomedia (Orléans) tenaient stand, tandis que plusieurs collectifs, parmi lesquels les artistes hackers de RYBN, animaient ateliers, discussions et débats sur la sécurité informatique, l’open hardware ou encore le DiYbio.
Du côté de l’Electrolab, Sébastien Tricoire faisait démonstration de l’Open embroidery, un projet porté depuis trois ans par les équipes du hackerspace de Nanterre composé d’un module de broderie adaptable à tout type de machines à coudre du commerce et d’un logiciel d’édition de motifs, le tout sous licences libres. « Nous en sommes à la troisième version du module, on commence à voir le bout », dit Sébastien Tricoire. L’objectif ? « Pourquoi pas le proposer en kit à monter soi-même, car depuis le début, le but est de le rendre accessible au plus grand nombre. »
Les biohackers n’étaient pas en reste, avec l’organisation d’un atelier extraction d’ADN proposé par le doctorant Guy Aidelberg (que les lecteurs assidus de Makery connaissent déjà).
Atelier extraction et reconnaissance d'ADN avec le @criparis @Toni2Tech #hackarnaval !! pic.twitter.com/KCx9OLaCgz
— La MYNE (@laMYNE_) May 17, 2018