L’IoT entre à l’Assemblée. Présenté par la commission des affaires économiques le 10 janvier, le rapport d’information des députées Corinne Erhel (PS) et Laure de la Raudière (LR) évalue le potentiel économique de l’Internet des objets (Internet of Things ou IoT). 6,4 milliards d’objets connectés seraient en circulation en 2016. Et, selon les rapporteuses, ce n’est qu’un début. Le marché devrait bondir à 30, voire 80 milliards d’objets connectés en 2020 selon les prévisions. Son essor est tel qu’il devrait permettre à l’Union européenne de se refaire une petite santé économique en lui faisant gagner 7 points de PIB d’ici à 2025, soit 1 000 milliards d’euros, avance le rapport.
Economie de la donnée, modes de consommation et pratiques sociales sont analysés au fil des 147 pages du rapport qui passe également en revue les (bonnes) initiatives françaises. Parmi les heureux élus, Withings et ses objets de santé connectée, Plume Labs et ses capteurs de pollution ou encore le collectif Citoyens capteurs (dont nous vous parlions ici). Pour nuancer l’idyllisme ambiant, le rapport pointe également le risque d’exclusion lié au développement de l’IoT : accentuation de la fracture numérique, barrière du coût d’achat, couverture inégale du réseau numérique national…
«L’Internet des objets pourrait donc confirmer un constat sociologique classique: les personnes qui s’emparent des potentialités des objets connectés, notamment pour améliorer leurs habitudes de vie ou avoir des comportements plus sains, sont celles qui en ont le moins besoin: catégories socio-professionnelles supérieures, jeunes, urbains.»
Rapport d’information sur les objets connectés, p. 72
Le rapport s’achève sur une série de 20 recommandations, parmi lesquelles la prise en charge des objets connectés de la santé par la Sécurité sociale ou la reconnaissance du principe d’innovation dans la Constitution. Plus étonnant, l’une d’entre elles propose de supprimer purement et simplement l’impôt de solidarité sur la fortune pour « encourager l’impatriation des capitaux et améliorer l’attractivité fiscale de la France ». Décidément l’ISF se glisse partout, même dans l’IoT.