Au festival francilien Futur en Seine, la start-up Tangible Display présentait sa table à reconnaissance d’objets qui permet de visualiser et manipuler de larges banques de données.
Le « phygital », vous connaissez ? Ce mot-valise (physique + digital) décrit la spécialité de Tangible Display, start-up créée en 2011 par Jimmy Ricaut à Montreuil, qui présentait Tangible Data au festival de l’innovation Futur en Seine, du 9 au 12 juin à Paris. Ce prototype applique le phygital à la big data pour une manipulation tactile et spectaculaire.
Exploration de données grand format
De Tangible Display, on connaissait déjà le Twiz, un capteur de mouvement miniature. Tangible Data, lui, est à l’image de sa mission, imposant : une table tactile multitouch – que l’on peut consulter à plusieurs – surplombée d’un grand écran. Sous le capot, un logiciel basé sur R-project, logiciel open source de traitement des données statistiques, et Objectviz, système de reconnaissance d’objets qui permet de les programmer facilement par simple contact sur l’écran multi utilisateurs. Son concepteur Miguel Vázquez-Prada affirme que Tangible Data permet de concevoir des visualisations sophistiquées à la volée. Démonstration.
Passeurs de pouvoirs
Pour expliquer le principe de la reconnaissance d’objets, Jimmy Ricaut pose sur la table des anneaux qu’il appelle « phymarks », des marqueurs physiques. Des menus jaillissent autour. « Les anneaux pourraient aussi bien être une bouteille ou n’importe quel objet », précise-t-il. Les objets sont neutres, c’est le logiciel de la table qui les reconnaît par calibration. En les manipulant par rotation, on leur donne une identité.
Dès lors, ils retiennent l’historique des opérations que l’on effectue mais on peut également les programmer pour des opérations spécifiques. Miguel Vázquez-Prada propose justement une démo à partir d’une base de données mondiale des tremblements de terre. Il commence par faire glisser la base dans l’anneau qui va servir de « contenant d’exploration ».
Parmi les options, on peut choisir la période, les pays et une fourchette de magnitude. Les choix sont enregistrés dans l’anneau. La base de données est ensuite reliée (au doigt) à un mode de visualisation. En l’occurrence, une carte mondiale animée, projetée par glissement sur le grand écran.
C’est grâce au logiciel Objectviz que la table tactile prend une dimension collaborative en ajoutant plusieurs niveaux d’intervention à la manipulation de base de données grand format. Mais ce n’est qu’une des applications possibles pour Tangible Display, qui a déjà « sorti » sa table lors de présentations augmentées de produits, dans un cadre événémentiel ou en muséographie. Et Jimmy Ricaut de conclure avec humour : « Nous avons réalisé une application dans le domaine de la musique mais en entreprise, on nous prenait parfois à la légère. Avec la big data, on met tout le monde d’accord. »