Une imprimante 3D de poche dans son smartphone
Publié le 18 janvier 2016 par Carine Claude
Transformer son smartphone en mini imprimante 3D pour moins de 100$? Des chercheurs taïwanais ont mis au point un prototype remarqué lors du salon Inside 3D Printing de Shangaï en décembre dernier.
On connaissait déjà les smartphones transformés en scanner 3D de poche. Une équipe de chercheurs de l’université des sciences et des technologies de Taïwan, Taiwan Tech, pousse plus loin le potentiel 3D des mobiles avec un prototype d’imprimante 3D de la taille d’un écran.
Conçu sous la houlette de Jeng Ywam-Jeng, doyen de la fac d’ingéniérie, le proto de cette imprimante 3D miniature utilise la lumière de l’écran du mobile pour solidifier des petits objets en résine.
Présenté en démonstration à l’occasion du salon Inside 3D Printing début décembre 2015 à Shangaï, le procédé lui-même ne révolutionne pas grand chose, puisqu’il se base sur la technique classique d’impression addiditive par photopolymérisation, c’est-à-dire une résine ou une poudre solidifiées par un laser ultraviolet. Sauf qu’ici, la lumière visible émise par l’appareil, smartphone ou tablette, suffit pour durcir une résine spéciale mise au point par les chercheurs du département d’ingéniérie mécanique de l’université.
Vidéo de démonstration de l’université de Taïwan:
Une cuve contenant cette résine est fixée au dessus de l’écran du smartphone, puis un plateau se soulève au fur et à mesure de la solidification des couches, révélant petit à petit l’objet en cours d’impression. Pendant les tests, l’équipe a réussi a imprimer une sphère creuse de 100 microns d’épaisseur.
Deux secondes par couche
Contrairement aux environnements confinés et obscurs indispensables pour l’impression par polymérisation, il n’est pas nécessaire ici d’enfermer le smartphone dans une boîte noire. D’ailleurs, Jeng Ywam-Jeng explique qu’éteindre les lumières dans une coin de la pièce est amplement suffisant pour obtenir le niveau d’obscurité souhaité.
Pour l’instant, l’impression est encore poussive puisqu’elle nécessite 2 secondes par couche, cette lenteur s’expliquant par le faible niveau d’émission lumineuse de l’écran. Mais les chercheurs se penchent actuellement sur l’amélioration des temps d’impression et sur la mise au point d’un logiciel de numérisation en 3D capable de transformer une photo en fichier directement imprimable.
Jeng Ywam-Jeng rêve déjà d’une version commercialisable qui ne devrait pas excéder les 100$ (hors prix du smartphone). Mais la concurrence s’annonce rude sur ce segment du marché : lors de la Maker Faire New York en septembre 2015, les Italiens de Solido3D avaient dévoilé OLO, une imprimante 3D compacte pour smartphone à 99$.