Avec Automaphone, faites du bruit chez les Grands Voisins!
Publié le 19 septembre 2017 par Carine Claude
Carte blanche le 16 septembre aux collectifs Vagina Dentata et Dataglitch pour Automaphone, une journée de bidouilleries musicales aux Grands Voisins, cet ancien hôpital «fabrique de biens communs» à Paris.
Pour échapper à la cohue de la Fête de l’Huma et aux files d’attente interminables des Journées du patrimoine, rendez-vous était pris samedi 16 septembre aux Grands Voisins à Paris pour la première édition d’Automaphone, sorte de minifestival bricolo-déjanté (et gratuit) consacré aux « bidouilles musicales » et autres geekeries sonores.
DJ-sets, concerts de larsens, ateliers de circuit bending et bière à gogo… Les collectifs Vagina Dentata et Dataglitch avaient carte blanche pour concocter l’une des dernières programmations des Grands Voisins, le village temporaire écolo-arty installé dans un ancien hôpital du 14ème arrondissement à Paris, qui prépare doucement mais sûrement sa fermeture fin décembre avant réhabilitation du site.
« Pour le programme d’Automaphone, on s’est directement inspirés du principe de nos soirées. Notre but est d’apporter autre chose que des DJ-sets et du live comme par exemple des ateliers son ou déco, de la récup’, du jeu vidéo… », explique Mathilde Passeri, membre de Vagina Dentata, un collectif de joyeux fêtards qui secoue les nuits parisiennes depuis cinq ans et sévit chaque année au festival les Merguez Electroniques de Montreuil.
Rétro-tech et 8-bits
Fin d’après-midi, les ateliers se remplissent et le brouhaha monte d’un cran. Une demi-douzaine de workshops proposait de la petite bidouille low-tech, mais aussi de l’expérimentation sonore pointue : une initiation à Makey Makey pour faire swinguer des bananes connectées, des ateliers de compos sur Game Boy et sur synthétiseur modulaire open source ou encore un workshop pour découvrir les micros piézo qui permettent de faire résonner n’importe quelle surface, y compris du carton.
Disséminées dans plusieurs bâtiments des Grands Voisins, des installations interactives et sonores étaient également accessibles aux enfants, comme Superbug qui permet de créer des insectes virtuels projetés sur un écran grâce au son.
Dans un registre plus techno-indus, le Totem mécanique et sonore conçu par le Studio Bruyant déclenchait un véritable concert de bobines, cymbales et de percus à chaque déplacement du public.
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«Circuit bending» et bouts d’ficelles
Le collectif Dataglitch était aux manettes du circuit bending avec plusieurs ateliers proposant de détourner des objets du quotidien en curiosités sonores. Avec quelques pédales d’effet et des trouvailles audiovidéo récupérées dans la rue, Emmanuel Rébus, mathématicien et membre de Dataglitch, faisait tourner des larsens en circuit fermé.
Le but ? Faire des boucles aléatoires en connectant signaux vidéo et sonores. Comment ? On touche des antennes de vieux postes pour créer des interférences et on tourne des potards pour voir ce qui se passe. Bref, la tangente scientifique et ludique du hacking sonore.
Un peu plus loin, on éventre des jouets, des aspirateurs et des vieilles consoles pour tripoter leurs composants et court-circuiter leurs signaux sonores. Y compris avec de la salive.
« En fait, on n’a pas eu de bol pour les ateliers de circuit bending car le matos est resté coincé dans notre camion qui est tombé en panne ce matin en revenant du Mans, soupire Mathilde. On a improvisé avec ce qu’on avait sous la main, en allant récupérer des trucs à la Ressourcerie des Grands Voisins. » DiY jusqu’au bout.
Le site des Grands Voisins