A la chasse aux Pokémon au jardin du Luxembourg
Publié le 18 juillet 2016 par Nicolas Barrial
Ils ont bravé l’interdit. Le 14 Juillet dans le parc du Sénat à Paris s’est tenue la première course «Pokémon Go» française. Le jeu en réalité augmentée de Nintendo n’est pourtant pas encore officiellement déployé en France. Makery y était, suivez le guide!
La folie Pokémon Go a gagné Paris. Le jeu en réalité augmentée de Nintendo est devenu le jeu sur mobile le plus superlatif de tous les temps dans le monde, en quelques jours d’un lancement graduel : Etats-Unis, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande et très récemment l’Europe, à l’exception de la France, en raison de l’attentat de Nice.
Aux Etats-Unis, Pokémon Go a déjà autant d’utilisateurs que Twitter (lancé il y a 10 ans) et le jeu est plus utilisé au quotidien que Whatsapp, Instagram, Snapchat ou encore Messenger ! Cette popularité a jeté des masses de joueurs étourdis dans les rues, provoquant d’inévitables collisions entre la carte et le territoire. Parfois cocasses (des lieux anodins soudain pris d’assaut) et parfois dangereux (deux Californiens sont tombés d’une falaise).
Un Pokémon rare est repéré dans Central Park (New York):
A Paris, la première course organisée le 14 Juillet au jardin du Luxembourg par des fans de Pokémon Go a d’ailleurs été interdite la veille par la préfecture de police. Pourtant, jeudi, par un bel après-midi ensoleillé, les joueurs étaient là. Makery aussi ! Mode d’emploi.
Quid de l’interdiction?
« On a discuté avec la sécurité du Sénat, ils étaient surtout curieux », raconte un chasseur, identifié grâce au chargeur qui dépasse de son sac. Pas de déploiement spécial ni de débordement à signaler, on repère simplement un peu plus de gens les yeux vissés sur leurs smartphones. Post-adolescents déambulant parfois en duo, parfois à plus d’une dizaine.
Comment faire tenir sa batterie?
Pokémon Go est un jeu sur mobile extrêmement gourmand en énergie, qui consomme la batterie du smartphone en un rien de temps. Heureusement, des makers sont déjà à l’œuvre.
Comment avoir le jeu s’il n’est pas sorti en France?
Pour participer à ce flash mob d’un genre nouveau, il faut télécharger Pokémon Go depuis l’étranger. On vous a dégoté ici la méthode pour IOS et là, pour Android.
Il faut aussi se connecter avec un compte Google. Attention, il est hautement recommandé de créer un compte pour l’occasion, sinon gare à l’exploitation des données.
Surprise ! Les cartes françaises fonctionnent : Niantic Labs, développeur de Pokémon Go, a en effet repris celles d’Ingress, un jeu qui consistait déjà à écumer la ville avec son smartphone. La start-up créée en 2010 dans le giron de Google par John Hanke, le génie derrière la géolocalisation dans Google Map et Street View a été abandonnée depuis par Google et Nintendo a raflé la mise.
Comment on joue?
« On a repéré Rattata, Roucool, Carapuce… » Dans le jardin du Luxembourg, les joueurs criaient ces noms que les fans de l’univers créé par Satoshi Tajiri en 1996 connaissent bien. Les personnages signalent en effet leur « présence » en faisant vibrer les téléphones des joueurs.
Beaucoup avaient déjà commencé de jouer avant l’heure dite du rassemblement. « Hier soir, je suis allé seul au parc des Buttes-Chaumont… cinquante personnes ont eu la même idée », raconte Maxime. Pourquoi le soir ? « Parce que certaines espèces de Pokémon vivent la nuit », répond-il. « Et d’autres vivent près de l’eau », renchérit Nasser.
Comment on rejoint une équipe?
« On socialise très vite. C’est grâce au système d’équipe », explique Xavier. En effet, à partir du niveau 5, on peut choisir entre trois équipes mondiales (bleue, jaune ou rouge) et affronter d’autres joueurs. L’après-midi de chasse devait suffire aux quelques débutants pour atteindre ce niveau.
A quoi sert un «pokéstop»?
Les parcs fourmillent de Pokémon mais aussi de « pokéstops » (une plaque de commémoration, un banc, une statue) qui délivrent potions, points d’expérience et « pokéballs », ces boules rouges et blanches qu’on lance sur les démons pour les capturer.
Les « pokéstops » sont parfois identifiés et partagés par les joueurs eux-mêmes, tel ce « crossed guy » à Toronto qui se révèle être Jésus sur la croix. « Les pokéstops, c’est la caution culturelle de Pokémon Go », s’amuse Xavier. Mais on ne s’attarde pas à un « pokéstop ».
Techniques de marche
Le cœur du gameplay, c’est plutôt marcher et marcher encore. Les œufs, cette autre manière d’obtenir des Pokémon, n’éclosent qu’en parcourant une certaine distance. « Il paraît que ça fonctionne aussi en roulant très doucement en voiture », s’amuse Nasser. Des petits malins utilisent même un drone ou un smarphone scotché sur un ventilo. « Le vélo reste une bonne option », précise Cédric.
Mais cet après-midi, pas de triche, on revisite plusieurs fois les « pokéstops » qui se réactivent toutes les cinq minutes. C’est la razzia.
La chasse et les arènes
Quant aux Pokémon, il faut les attraper tous – même ceux qu’on a déjà. Une fois capturés, ils viennent avec un lot de bonbons qui servent à les faire évoluer. Et Roucool devient ainsi Roucoups, puis le puissant Roucarnage. Pour les meilleurs dresseurs, il y a les arènes qu’il faut défendre ou attaquer pour les mettre à la couleur de son équipe.
Le Luxembourg comptait deux arènes, dont l’une était située au centre du jardin. En fin d’après-midi, de petits groupes s’y sont réunis. Les organisateurs (qui gardent l’anonymat) ont profité de l’attroupement pour improviser un petit discours de remerciement : « Vous êtes la meilleure communauté du monde. » On en jugera à la sortie officielle de Pokémon Go…
Le groupe Facebook «Pokémon Go» France