ICI Montreuil s’exporte là-bas à Camiers, Lille, Bordeaux…
Parier sur les vertus du « faire » pour revitaliser les zones industrielles à l’abandon ? C’est la certitude de Nicolas Bard, cofondateur d’ICI Montreuil, qui vient d’implanter des ateliers makers dans une ancienne cimenterie de 220 hectares à Camiers sur la Côte d’Opale. Un site à deux pas de Boulogne-sur-Mer quasiment à l’arrêt depuis trois ans. « Si on veut développer l’emploi en France, il faut produire en France et pour ça, il faut remettre de la production dans les villes », dit-t-il, ajoutant qu’ICI Montreuil est intervenu à la demande d’Orsimar, l’entreprise propriétaire. Dans un bâtiment de 500 m2 fermé depuis cinquante ans, plusieurs activités de fabrication et production mixant artisanat, design et technologies numériques sont en cours d’installation, mini fablab à l’appui, histoire de sensibiliser le public.
Pour la suite, Nicolas Bard imagine l’organisation de summer camps, « sortes d’UCPA pour makers », en accord avec les facs et les écoles de la région. Pour loger tout ce petit monde, un makethon sera lancé avant l’été 2016 en partenariat avec l’école d’architecture et celle des mines de Douai pour créer les lodges accueillant les futurs résidents. « L’idée n’est pas de reproduire un autre makerspace comme celui d’ICI Montreuil, mais on sait créer de l’emploi à partir de la production et ces lieux plus grands vont permettre à des makers entrepreneurs locaux de se former et de se lancer. »
Car le projet de Nicolas Bard ne s’arrête pas là. Après la Côte d’Opale, Lille, Bordeaux… En tout, il cible cinq lieux en région pour essaimer son concept, à la recherche de friches de 3500 m2 et de collectivités locales motivées pour tenter l’aventure. « Il y aura du made in Lille, du made in Côte d’Opale et du made in Bordeaux, de la même manière que nous faisons du made in Montreuil depuis trois ans. » Il ne s’agit pas qu’ICI Montreuil se décline en licences ou en réseau de lieux, mais en communautés de makers actives localement. Pour coordonner l’ensemble, une maison mère pourrait être établie afin de fournir conseil et support technique à ces nouveaux lieux, « des business souvent compliqués à rentabiliser ».